Toulouse : L’OPA d’un fonds d’investissement américain sur l’équipementier aéronautique Latécoère inquiète la CGT
ECONOMIE•Un fonds d'investissement américain a lancé une OPA sur le célèbre équipementier aéronautique toulousain Latécoère. La CGT s'y oppose et en appelle au ministre de l'EconomieH.M. avec AFP
L'essentiel
- Fondé en 1917 à Toulouse, le groupe Latécoère fait l’objet d’une OPA lancée par Searchlight, un fonds d’investissement américain.
- Inquiet, le syndicat CGT manifeste son hostilité à l’opération.
- Il en appelle aux pouvoirs publics et notamment à Bruno Le Maire.
«Searchlight et son OPA : c’est non ! ». Le syndicat CGT de l’équipementier aéronautique Latécoère, basé à Toulouse, a exprimé mercredi son hostilité à l’offre publique d’achat (OPA) amicale lancée sur le groupe par un fonds d’investissement américain. L'OPA de Searchlight, qui avait déjà acquis en avril 26 % du capital de Latécoère auprès de trois autres fonds, a commencé en juin.
Jean-Louis Chauzy, le président du Conseil économique, social et environnemental d’Occitanie (Ceser) s’était déjà ému en juillet de cette opération visant le groupe fondé à Toulouse en 1917 et intimement lié à l’histoire de l’aéronautique.
La CGT relaie donc à son tour cette inquiétude : « Nous affirmons que Searchlight n’est aucunement en mesure d’apporter à Latécoère ce dont Latécoère a besoin (…) Searchlight veut gagner le plus d’argent possible le plus vite possible ; Latécoère a besoin d’autre chose », écrit-il dans un communiqué que 20 Minutes a pu consulter.
Mettre Airbus dans la boucle
Le syndicat en appelle à Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, mais aussi à Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, pour qu’ils interviennent « en vue de trouver une alternative à Searchlight », hors des marchés financiers. Il insiste aussi pour impliquer Airbus, un des principaux donneurs d’ordre de Latécoère, dans la boucle.
Latécoère a subi une perte nette de 5,9 millions d’euros au premier semestre, contre un bénéfice net de 2,8 millions d’euros en 2018. Mais le groupe a gagné de nouveaux contrats comme le câblage du cockpit du futur hélicoptère H160 d’Airbus, qui doit équiper l’armée française, et celui de la fabrication de la porte à bagages du futur Falcon 6X de Dassault.