ECRIT A LA CRAIEIls étiquettent à la craie les plantes sauvages des rues de Toulouse

Toulouse : Des botanistes (pédagogues) crayonnent les noms des plantes sauvages qu’ils croisent dans la rue

ECRIT A LA CRAIEDe curieuses inscriptions à la craie ont fait leur apparition sur certains trottoirs de Toulouse. Deux amis botanistes ont eu l’idée de mettre en avant les plantes sauvages, poussant sans l’aide de l’homme
Julie Rimbert

Julie Rimbert

L'essentiel

  • En plein mois d'août, les Toulousains ont découvert d'insolites inscriptions à la craie sur certains trottoirs de la Ville rose.
  • Deux scientifiques, passionnés de plantes, ont mené cette opération crayonnage pour mettre en valeur les nombreuses plantes sauvages poussant dans la ville.
  • Ils espèrent que cela incitera les habitants à préserver ces plantes, importantes pour la biodiversité.

Euphorbe couchée, molène à fleurs dense ou sporobole d’Inde… De drôles d’inscriptions à la craie ont fleuri au mois d’août sur les trottoirs de la Ville rose. Dans le quartier du Busca, de Saint-Michel ou de Saint-Pierre, les Toulousains peuvent désormais tout connaître des plantes sauvages qui poussent au milieu du béton.

Et il a fallu plusieurs jours pour connaître les responsables de cette opération graffiti… Derrière ces poétiques noms de plantes se cachent Boris Presseq, botaniste au Muséum d'histoire naturelle de Toulouse, et Pierre-Olivier Cochard, naturaliste de l’association Nature en Occitanie. Les deux amoureux des plantes veulent ainsi montrer que la flore sauvage a sa place en ville, même sur le bitume.

Eveiller à cette flore inattendue

« Comme nous avions déjà effectué un inventaire des plantes sauvages poussant dans Toulouse, près de 800 espèces répertoriées, cette opération pour marquer leurs noms sur le trottoir était un moyen simple pour éveiller les habitants à la présence de cette flore inattendue, souligne Boris Presseq. C’est parti d’une idée de ma fille après avoir vu des indications par terre au Busca préparant des travaux sur les réseaux ».

Soucieux de l’environnement, les deux scientifiques utilisent la craie pour noter sur le sol les noms communs des plantes apparaissant sans l’aide de l’homme. « La démarche est éphémère puisque la craie est biodégradable », précise le botaniste qui a mené cette opération tag sur son temps libre.

Préserver ces plantes sauvages

Les deux amis ont mis en avant les espèces ne présentant aucune gêne pour des allergies ou le cheminement des Toulousains. Car si la ville est devenue de plus en plus minérale au fil des décennies, de nombreuses plantes sauvages poussent encore dans les zones pavillonnaires proches du centre-ville.

« Certaines plantes se contentent de peu et beaucoup d’arbres comme des arbres de Judée, des figuiers ou des sureaux ne demandent aucun entretien, à condition qu’on ne les arrache pas, souligne Boris Presseq. L’objectif de notre initiative est pédagogique mais c’est aussi d’inciter les personnes à conserver ces plantes, bonnes pour la biodiversité ».

Pour aller plus loin, les deux scientifiques aimeraient travailler avec des urbanistes et des architectes pour prendre en compte les plantes dans leurs projets.