Fallait pas passer sans casque devant le commissariat. Mauvaise rencontre hier pour un jeune de Bellefontaine. Il est tombé sur une des premières patrouilles des toutes nouvelles Unités territoriales de quartier (Uteq), ces policiers de proximité nouvelle génération. Il lui en a coûté 90 euros d'amende et quelques coups de klaxons admiratifs de ses copains. Yaniss, 22 ans, a assisté à la scène. Elle lui a donné la nostalgie des «bons vieux îlotiers». «Eux, ils connaissaient tout le monde, toutes les générations. Ils étaient là pour nous aider, pas pour nous fliquer, et ils ne portaient pas de gants noirs...» D'autres jeunes sont moins loquaces. «C'est de la provocation, ça va se payer», préviennent-ils.
Dans la patrouille, deux jeunes policiers d'origine toulousaine, mutés volontaires de la région parisienne, prennent les choses avec philosophie. «L'accueil est bon avec ceux qui n'ont rien à se reprocher. Les anciens notamment sont contents et nous donnent des informations. Avec les autres, c'est plus compliqué...», racontent-ils en tenant fermement leurs flash-balls. Une mère de famille approuve ce nouveau déploiement : «Si ça peut permettre de serrer la vis aux plus jeunes qui ne respectent plus rien, tant mieux!» Mouss, un commerçant de la place, pèse le pour et le contre. «S'ils viennent pour aider et faire du social dans un quartier où personne ne trouve de travail, ça passera. Par contre, s'ils bombent le torse, ça va partir en live », prédit-il...