Toulouse: Après avoir été squatté et détérioré, le château des Verrières retrouve sa splendeur
PATRIMOINE•Depuis 2011, cet édifice niché dans le quartier des Chalets connait une importante rénovation après avoir été vandalisé. Une fresque murale vient d'y être restauréeJulie Rimbert
L'essentiel
- Propriété d’un maître verrier au XIXè siècle, l’édifice de style néogothique est resté pendant des décennies dans un délabrement déplorable, après avoir été squatté et vandalisé.
- Classé Monument historique, il est rénové depuis 2011 et a été transformé en divers appartements pour des particuliers.
- Le château comporte une galerie des Illustres avec deux fresques murales, dont une qui vient d’être restaurée.
Caché au cœur du quartier des Chalets, le château des Verrières avait presque été oublié des Toulousains. Ce joyau de l' art néogothique, également baptisé Castel Gesta, en référence à son premier propriétaire, le maître verrier Louis-Victor Gesta, connaît aujourd’hui une seconde vie après des décennies laissées à l’abandon.
Car cet hôtel particulier de la fin du XIXè siècle est passé entre les mains de différents propriétaires avant d’être squatté et tagué entre 2000 et 2009. Devenu aujourd’hui une copropriété, l’édifice typique de la Ville rose et classé aux Monuments historiques, a été divisé en divers appartements pour des particuliers, après d’importants travaux de rénovation.
Une galerie des Illustres
« Louis-Victor Gesta tenait l’une des plus importantes verreries de France, comptant une centaine de personnes, qui a fourni des vitraux à près de 7.000 édifices en France, raconte Rémi Desalbres du cabinet d'architecture Arc & Sites, responsable de la rénovation de Castel Gesta. A côté de l’atelier d’exposition, il a fait construire ce château qui était sa demeure ».
Après les nombreuses dégradations subies par le bâtiment, les restaurateurs ont dû s’atteler à une tâche colossale : rénover l’une des deux fresques murales peintes en 1875 mais recouvertes par des couches de peintures et de tags depuis 80 ans. Appartenant à une grande galerie à la gloire des Illustres de Toulouse et de sa région, elles sont l’œuvre de l’artiste Bernard Bénezet, lauréat du grand prix de Paris en 1857.
Restauration d’une première fresque
La fresque rénovée représente l’Académie des Jeux Floraux que préside Clémence Isaure. « C’est une restauration colossale car pour dégager un mètre carré de peinture, il faut une semaine, précise Valérie Gaudard, conservatrice régionale des monuments historiques adjointe à la DRAC Occitanie. Elle a été réalisée par des restaurateurs des beaux-arts durant deux ans ».
La seconde fresque, représentant les huit capitouls remettant aux artistes toulousains les lettres patentes de Louis XV érigeant en 1751 la Société des beaux-arts de Toulouse en Académie royale de peinture, sculpture et architecture, fera l’objet d’une rénovation ultérieure. Près de trois millions d’euros ont été nécessaires pour restaurer Castel Gesta, dont un million de subventions de l’Etat.