Haute-Garonne: Adieu la digital détox forcée, des villages sont (enfin) raccordés à la 4G
ALLÔ ALLÔ•Depuis un peu plus de deux mois, plusieurs communes du sud de la Haute-Garonne sont désormais couvertes par un réseau de téléphonie mobile. Une petite révolutionBéatrice Colin
L'essentiel
- Vendredi dernier, un pylône a été inauguré dans le Comminges pour couvrir des communes jusqu’à présent en zone blanche.
- Un engagement de l’Etat qui date de 2015 et qui a pris parfois un peu de retard.
- Cette couverture est saluée par les habitants, mais suscite le désappointement des adeptes de la déconnexion forcée.
Ça capte. Enfin. Il y a un peu plus de deux mois, les habitants de plusieurs villages du sud de la Haute-Garonne ont vu apparaître sur leurs téléphones portables des petites barres, signe que le réseau fonctionnait enfin.
Adieu les textos qui arrivent deux jours après, ou encore l’obligation de se rendre à la sortie de la commune pour ne plus être en « zone blanche » en essayant de rester immobile pour ne pas perdre la connexion. Pour fêter la fin du black-out dans cette partie du Comminges, les opérateurs téléphoniques et les élus locaux ont fêté ça en grandes pompes vendredi en inaugurant le pylône qui les a libérés, délivrés.
Pourtant, ce village n’était pas référencé en zone blanche il y a quelques années. Mais après avoir remué ciel et terre, la persévérance du maire Pascal Milési a payé et l’Etat l’a inscrit parmi les zones bénéficiaires de son plan d’action en faveur de l’amélioration de la couverture mobile des zones rurales.
De drôles de reproches
Un engagement qui date de mars 2015 et qui visait 300 centres-bourgs en France. Dans le département, c’est le syndicat mixte Haute-Garonne Numérique qui s’est occupé de construire dans le secteur les six pylônes de téléphonie mobile qui assurent désormais la couverture de huit communes : Payssous, Caubous, Herran, Frontignan-de-Comminges, Saint-Pé-d’Ardet, Latoue, Montberaud et Antichan-de-Frontignes.
Dans ce dernier village, Bernard Dumail, le maire, ne boude pas son plaisir de pouvoir répondre n’importe quand sur son portable, même si pour l’heure, il n’est qu’en 3 G +. Initialement, sa zone aurait dû être couverte en 2016. Mais voilà, « on a perdu du temps pour alimenter le pylône ».
Mais philosophe, il relativise. « Le passé c’est le passé, depuis deux mois, les administrés apprécient de recevoir des SMS et MMS et de ne plus être obligés d’aller dans les trois sites où ça passait », poursuit l’élu. Par contre, il y a un inconvénient auquel il ne s’attendait pas vraiment. « Nous avons des Toulousains qui viennent passer le week-end ici et qui étaient déconnectés, contraints et forcés. Ils m’ont dit que la 3G cela ne les arrangeait pas, surtout pour les enfants qui peuvent désormais jouer sur leurs téléphones », raconte dans un sourire Bernard Dumail.
Lui rêve que la maison de retraite puisse désormais être reliée à la fibre, « qui passe juste à côté puisqu’elle a été amenée pour le pylône ». « A l’heure de la télémédecine ou pour envoyer des dossiers, ce serait bien », argumente-t-il de manière programmatique. Et espère être bientôt couvert par la 4G. Ce qui ne devrait pas tarder.
Selon la Fédération française des télécoms, qui fédère les différents opérateurs, 1.321 des 1.456 antennes-relais de la Haute-Garonne sont en 4G. A l’avenir, 135 sites doivent encore migrer vers la 4G, au plus tard fin 2020.