RÈGLEMENTPourquoi Toulouse pourrait «perdre» la Coupe du monde de rugby 2023

Toulouse: On vous dit pourquoi ce n'est pas gagné pour la Coupe du monde de rugby 2023 au Stadium

RÈGLEMENTTrop étroites, les zones de dégagement du Stadium de Toulouse ne sont pas conformes aux exigences réglementaires de la Coupe du monde de rugby 2023. Un handicap qui rend la qualification de la capitale de l’Ovalie incertaine
Les All Blacks sur la pelouse du Stadium de Toulouse lors de la Coupe du monde 2007.
Les All Blacks sur la pelouse du Stadium de Toulouse lors de la Coupe du monde 2007. - Ross Land - Pool - AFP
Hélène Ménal

Hélène Ménal

L'essentiel

  • Toulouse a été désignée, naturellement, ville hôte de la Coupe du monde de rugby 2023.
  • Mais la configuration du Stadium pose problème.
  • Le principal obstacle est l’étroitesse des « zones de dégagement » entre la ligne de touche et les tribunes.

Peut-on imaginer que la capitale du rugby français soit écartée de la Coupe du monde 2023 ? Clairement, oui. La légitimité de Toulouse en tant que ville hôte a beau couler de source, c’est la configuration même du Stadium, pourtant rénovée à grands frais pour accueillir l’Euro 2016 de foot, qui fait obstacle.

Comme cela a été révélé en février 2019, le « Petit Wembley » n’est pas conforme sur plusieurs points au cahier des charges imposé par l’organisateur, Rugby World Cup (RWC). Mais on connaît désormais les vrais point d’achoppement, au centre ce jeudi 16 mai d’une « visite technique » au Stadium, en présence des représentants du Groupement d'intérêt public, chargé par la fédération de l’organisation de la compétition en France.

Zones tampons

Il y a des problèmes plus faciles à résoudre que d’autres : notamment l’absence d’une salle réservée aux protocoles commotion, qu’on peut aisément aménager dans un bâtiment provisoire. L’en-but est aussi un peu trop court, mais le Stadium n’est pas le seul stade concerné.

Et puis il y a un gros hic : l’étroitesse des aires de dégagement, ces zones comprises entre la ligne de touche et les panneaux publicitaires puis les tribunes, bref la marge de manœuvre avant la collision pour un joueur emporté par son élan ou un plaquage. Toulouse Métropole, propriétaire du Stadium confirme à 20 Minutes qu’actuellement la zone de dégagement est de 3,50 ms, pile poil de quoi accueillir des matchs du Top 14. Il y a une « possibilité technique » de l’élargir jusqu’à un peu plus de 4 mètres. Sauf que RWC fixe la norme à 5 mètres.

Une largeur qui ne peut être atteinte sans détruire des places en tribune. Une éventualité « inenvisageable », pour Vincent Terrail-Novès, vice-président de Toulouse Métropole en charge du sport. L’élu, s’affiche serein sur les « négociations toujours en cours ». Il fait notamment toute confiance aux « talents de négociateur », de Claude Atcher, le directeur général du GIP, pour obtenir « une dérogation ».

« Culture anglo-saxonne »

Mais la tâche peut s’avérer extrêmement ardue. « WRC est une entité de culture anglo-saxonne, je ne la vois pas transiger sur un point de sécurité », affirme un fin connaisseur des infrastructures sportives et du milieu de l’Ovalie. D’autant que, selon lui le Stadium a déjà contre lui d’être la plus petite jauge de la compétition. « Pour des organisateurs, l’objectif est de faire un maximum d’argent dans les plus grands stades possible », assure le spécialiste.

Autant dire que le match va être super serré.