Haute-Garonne: Condamné après avoir tiré dans un parc en direction d'un père de famille
JUSTICE•Un quinquagénaire de Colomiers, près de Toulouse, a été condamné à quatre mois de prison ferme ce lundi pour avoir tiré avec un gomme-cogne sur un père de famille. Une affaire sur fond d’alcoolHélène Ménal
L'essentiel
- Jeudi 21 mars, un homme a tiré avec un gomme-cogne sur un père de famille qui était accompagné de son fils de six ans dans un square de Colomiers.
- Le tireur, un quinquagénaire voisin du square, a été condamné ce lundi à quatre mois de prison ferme.
- Il a plaidé l’erreur d’appréciation indiquant qu’il croyait l’enfant en danger.
Cet habitant de Colomiers, près de Toulouse, a cru selon sa version voler au secours d’un enfant de six ans. Sauf qu’il avait quasiment deux grammes d’alcool dans le sang, qu’il est sorti de chez lui armé d’un pistolet gomme-cogne ayant toute l’apparence d’une arme de poing. Et qu’il a tiré.
Les faits remontent au jeudi 21 mars. Vers 20h30, un père de famille qui se trouvait dans un square avec son enfant de six ans est pris à partie par un homme armé, qui reste derrière la clôture, l’insulte, et finit par tirer dans sa direction.
Le tireur habite en fait en face du square et c’est sa propre femme qui a appelé la police. Les policiers qui l’ont interpellé chez lui dans la foulée ont retrouvé non seulement le gomme-cogne mais aussi d’autres armes, à billes et à plomb, non déclarées.
« Une erreur d’appréciation »
Jugé ce lundi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Toulouse, l’homme, chauffeur dans le BTP, s’est montré confus et penaud. « Je suis désolé d’avoir fait ce geste contre ce monsieur et je m’excuse », a-t-il indiqué. Son avocat, Nicolas Raynaud de Lage, a volontiers concédé « une erreur d’appréciation » mais il a aussi insisté sur le « ressenti » de son client : « L’enfant a dit lui-même aux policiers qu’il pleurait (…) Dans la pénombre, ce n’était pas une heure appropriée pour se trouver dans cet état-là, à cet endroit-là », a-t-il plaidé. Et effectivement, l’enfant n’était pas content. Son père, présent à l’audience, a expliqué qu’il lui faisait faire des tours de terrain et des flexions pour « apprendre à canaliser sa surcharge émotionnelle » après « une semaine difficile à l’école ».
Le parquet, qui a estimé qu' « on n'[était] pas là pour juger des méthodes éducatives » a demandé une peine de 9 mois de prison ferme. Le tribunal s’est montré moins sévère. Il a condamné le prévenu à 12 mois de prison dont 8 avec sursis, avec obligation de soins pour son problème d’alcool. Le Columérin est ressorti libre, en attendant les modalités d’aménagement de sa peine.