Toulouse: La famille de Patricia Bouchon «ne veut pas que son meurtre reste impuni»
PROCES•Le procès de Laurent Dejean, le meurtrier présumé de Patricia Bouchon, assassinée le 14 février 2011 à Bouloc, s’ouvre ce jeudi. La famille de la victime est persuadée de sa culpabilitéBéatrice Colin
L'essentiel
- Patricia Bouchon a été tuée le 14 février 2011, à Bouloc, alors qu’elle faisait son jogging matinal.
- Le procès de son meurtrier présumé, Laurent Dejean, débute ce jeudi devant la Cour d’assises de la Haute-Garonne et doit s’achever le 29 mars.
- La famille de Patricia Bouchon, convaincue de la culpabilité de Laurent Dejean, espère sa condamnation, malgré le manque de preuves directes contre lui.
Depuis huit ans, ils attendent de savoir ce qui est arrivé à Patricia Bouchon, assassinée un matin de février 2011 alors qu’elle faisait son jogging matinal sur la commune de Bouloc, au nord de Toulouse.
Ce jeudi, la famille de cette secrétaire juridique de 49 ans sera présente sur le banc des parties civiles à l’ouverture du procès de Laurent Dejean, son meurtrier présumé. Plus de quinze jours d’audience auxquels ses proches se sont préparés.
« Cela fait quand même huit ans que l’on attend ce moment-là, c’est important pour nous. Mais à la fois c’est quelque chose que nous n’avons jamais vécu, nous appréhendons énormément car nous allons passer plus de quinze jours à revivre une enquête difficile », reconnaît Carlyne Bouchon, la fille de la victime.
Convaincus de sa culpabilité
Aux côtés de son père, Christian, et de sa tante, Sandra, la sœur de Patricia Bouchon, elle a suivi chaque étape de l’enquête et ses multiples rebondissements. Durant de longs mois, elle s’est battue pour que le portrait-robot du meurtrier présumé, croisé par un automobiliste, soit diffusé.
Il y a un an, elle a été sonnée lorsque l’avocat général a requis un non-lieu dans ce dossier devant la Chambre de l’instruction. Mais sa conviction n’a pourtant jamais vacillé.
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Pour elle, la culpabilité de l’accusé ne fait aucun doute, malgré le manque de preuves directes qui manquent au dossier. « J’en suis absolument convaincue. Effectivement, on n’a pas d’ADN, pas d’aveux, mais mis bout à bout, tout pointe vers Laurent Dejean. La ressemblance avec le portrait-robot est frappante », plaide la jeune femme.
Elle aimerait que lors de son procès, le plaquiste de 39 ans au profil psychotique « s’exprime », lui qui a toujours nié les faits. « Il ne peut pas vivre toute sa vie avec sur la conscience ce qui s’est passé », enchaîne la sœur de Patricia Bouchon.
Plus que des aveux, ce qu’elles attendent du procès, « c’est une sanction ». « On ne veut pas que le meurtre de ma mère reste impuni et surtout on souhaite que cela ne se reproduise pas », lâche Carlyne.
«Ma mère n'était pas qu'une joggeuse»
Elles sait déjà que son père pourrait être malmené par les avocats de Laurent Dejean. « On lui a retiré sa femme et en plus nous impose durant le procès d’avoir une défense qui pourrait pointer mon père pour émettre un doute auprès des jurés, c’est exécrable », peste-t-elle, combative.
La jeune Toulousaine veut aussi profiter de l’audience pour rappeler que sa mère « n’était pas qu’une joggeuse». «C’était ma maman », souffle-t-elle. Depuis huit ans, elle en a entendu des critiques sur l’heure très matinale de ses joggings. « Peut-être qu’elle courait à 4h30 du matin et que ça peut en choquer beaucoup, mais il ne faut pas oublier que ce qui n’est pas normal c’est que ce type d’acte soit commis et non pas que quelqu’un vive sa vie », conclut-elle.