Toulouse: De 15 à 45 euros, les taxis adoptent des tarifs au forfait pour aller à l'aéroport (et c'est une révolution)
TRANSPORTS•Les taxis toulousains se convertissent au forfait pour aller à l’aéroport ou en revenir. Une sacrée révolutionHélène Ménal
L'essentiel
- A Toulouse, depuis le 1er mars, le prix de la desserte de l’aéroport en taxi est forfaitaire.
- C’est 15, 25, 35 ou 45 euros en fonction de la zone.
- Et du coup aussi prévisible qu’une course Uber.
Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il y ait des embouteillages, que ce soit la Saint-Sylvestre ou la Saint-Valentin, de jour comme de nuit, normalement le prix ne bougera plus. Depuis le 1er mars, les taxis toulousains ont adopté des tarifs forfaitaires au départ ou en direction de l’aéroport Toulouse-Blagnac. Comme à Paris ou Cannes.
Depuis ou vers le centre-ville, le prix fixe de la course est de 35 euros. Il n’est que de 15 euros pour la zone aéroportuaire, de 25 euros depuis Blagnac ou Beauzelle et il grimpe à 45 euros pour les quartiers sud de Toulouse, les plus éloignés de l’aérogare. A quoi s’ajoutent 3 euros de réservation si le taxi vient vous chercher chez vous.
Et ne dites pas aux professionnels de la Ville rose que c’est la concurrence des Uber et consorts qui les a décidés à faire cette « véritable révolution » dont les plus anciens se souviennent qu’on en parlait déjà il y a 30 ans. « Disons que monde tourne et qu’il faut qu’on tourne avec, glisse Stéphane Abeilhou, le président régional de l’Union nationale des taxis. Aujourd’hui, les gens ont besoin d’être rassurés, de savoir à l’avance combien ils vont payer ». Le responsable dresse une longue liste des clients que ça peut arranger : « des entreprise comme Airbus qui peuvent budgétiser leurs dépenses au mois, des hôteliers qui pourront vendre des packs chambre/trajet aéroport, des touristes qui ne connaissent pas la ville, etc. »
Les zones sont en rodage
Les quatre zones ainsi que les nouveaux prix, qui représentent en fait le tarif moyen de la course, ont été longuement discutés avec les autorités et validé par arrêté préfectoral. « Et avec le peu de recul que j’ai, je dirais que ça se passe plutôt bien. Les clients trouvent ça moderne », assure Jean-Pierre Rogalle, le président de l’UNT pour les taxis pour l’aéroport Toulouse-Blagnac (55 artisans sous licence en tout, qui ont la priorité à la descente des passagers). Bien sûr, il y a aussi les clients qui se souviennent d’avoir payé moins cher la fois d’avant, par un jour fluide et ensoleillé probablement. « Mais quand on y réfléchit bien, quand on est cinq ou six, c’est plus économique que la navette en bus », relève le taxi.
Jean-Pierre Rogalle concède aussi que le système est en rodage. « Pour nous comme pour les clients, les frontières des zones ne sont pas encore évidentes ». Mais, promis, la mairie va éditer des cartes et les taxis sont persuadés que tout le monde va prendre le pli.