CULTUREA Toulouse, la langue des signes se fait une place sur les planches

Toulouse: Les comédiens sourds vont pouvoir décrocher un diplôme de théâtre en langue des signes

CULTUREUne formation de théâtre en langue des signes vient d’être mise en place à Toulouse, avec un diplôme à la clé. Une première en Europe…
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • La première formation diplômante de théâtre en langue des signes vient d’être lancée par l’université Toulouse-Jean Jaurès, en partenariat avec le théâtre du Grand Rond et l’école de Théâtre Universelle.
  • Durant deux ans, 17 stagiaires vont suivre une formation de 600 heures dispensée entièrement en langues des signes.

Il n’y a pas plus expressif et visuel que la langue des signes. Et pourtant, sur scène, les sourds et malentendants ont bien du mal à se faire une place. Depuis le succès d’Emmanuelle Laborit dans Les Enfants du silence, récompensé par un Molière, ils sont souvent cantonnés à des rôles secondaires. Quand ils arrivent à monter sur les planches.

Car avant même d’y accéder, côté formation, jusqu’à présent c’était le parcours du combattant. Il y a encore un mois, aucune école ne leur proposait de se former aux techniques de jeu théâtral ou à la mise en scène uniquement dans leur langue maternelle.

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Des enseignements désormais dispensés au sein de la formation « Art du spectacle visuel en langue des signes », une première du genre en Europe à déboucher sur un diplôme délivré par l’université Toulouse-Jean-Jaurès.

Dix-sept stagiaires sur deux ans

Pour y participer, certains viennent de loin comme Zoé. Cette jeune Anglaise n’a pas hésité à traverser la Manche pour suivre à Toulouse ces cours durant les deux prochaines années.

« En Angleterre, il existe des formations avec des entendants, mais nous sommes étiquetés sourds. Là c’est en Langue des signes, c’est la grande différence », explique la jeune femme qui a déjà travaillé dans le monde du cinéma. « Mais je me sentais toujours plafonnée, sans diplôme c’est difficile de percer dans le milieu », avoue-t-elle.

Comme 16 autres stagiaires, sourds ou entendants, elle devrait sortir dans deux ans avec un diplôme sous le bras. Une vingtaine de professionnels vont leur enseigner les bases du métier en LSF. « Cette formation doit leur apporter aussi de l’autonomie, pour pouvoir créer leurs propres projets », espère Alexandre Bernhardt, l’un des deux responsables pédagogiques école de Théâtre Universelle aux côtés de Martin Cros. Il imagine ses élèves en comédiens, futurs scénographes ou en régisseurs lumière.

Déjà des ateliers au Grand Rond

Avant de créer cette nouvelle formation, tous deux ont donné durant plusieurs années des cours lors d’ateliers organisés au Théâtre du Grand Rond, partie prenante dans la nouvelle formation et très engagé dans la culture sourde.

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« Cela s’est traduit par des représentations de Brecht, du Tchekhov. Le public était de plus en plus nombreux et critique. Notre objectif est de sensibiliser les professionnels et les spectateurs à l’accueil d’artistes et de publics sourds », explique Chloé Grassi, responsable du projet pour le théâtre du Grand Rond.