Un ex-député relance le débat sur le vaccin contre le papillomavirus

Toulouse: Un médecin relance le débat sur le vaccin contre le papillomavirus

SANTÉL’ex-député Gérard Bapt demande une mise à jour des données scientifiques sur le vaccin contre le papillomavirus préconisé chez les jeunes filles pour prévenir le cancer du col de l’utérus…
Hélène Ménal

Hélène Ménal

L'essentiel

  • Après le Mediator, l’ex-député Bapt, s’attaque au vaccin contre le papillomavirus, conseillé pour prévenir le cancer du col de l’utérus.
  • Le Toulousain doute de son efficacité.
  • Il vient d’écrire au ministère pour demander une remise à plat des connaissances scientifiques sur le sujet.

Connu pour son combat contre le Mediator, Gérard Bapt, ex-député socialiste de la Haute-Garonne, a désormais un autre produit pharmaceutique dans son collimateur : le vaccin contre le papillomavirus, préconisé en France pour les jeunes filles en prévention du cancer du col de l’utérus. En France, le taux de vaccination est encore inférieur à 20 %. Et le cardiologue n’a pas envie de le voir grimper. Il vient d’écrire au directeur général de la Santé en lui demandant d’organiser une « conférence de consensus », une mise à plat des connaissances scientifiques en quelque sorte, sur le sujet.

« Je suis inquiet parce que l’on voit fleurir des amendements présentés au Sénat ou à l’Assemblée nationale, notamment pour une expérimentation de la vaccination sur les jeunes garçons », explique l’ex-parlementaire.

Doutes sur l’efficacité du vaccin

Or, Gérard Bapt ne voit que des défauts à une généralisation du vaccin

« Elle peut avoir un effet dissuasif pour d’autres préventions, par exemple le port du préservatif », explique-t-il. Surtout, l’ex-parlementaire a des doutes sur l’efficacité du vaccin. Dans des documents qu’il a joints à son courrier, il compile les registres de cancer de pays qui ont opté pour la vaccination massive : l’Australie, la Grande-Bretagne, la Suède et la Norvège. Et il constate que, dans les classes d’âge concernées par la vaccination, la prévalence des cancers du col de l’utérus a augmenté.

« Il faut pousser les études et regarder ce qui se passe », alerte Gérard Bapt qui, à titre, personnel déconseille la vaccination.

Des positions contrastées

L’obstétricien Jean Thévenot, président d’honneur du Conseil de l’ordre dans la Haute-Garonne, a une position contraire. « A titre personnel, je fais vacciner les jeunes filles qui me sont proches, explique le spécialiste. Car, en l’état actuel de la science, nous considérons que le vaccin est efficace et qu’il protège contre des lésions ou des états précancéreux ». Le praticien précise aussi que les souches de papillomavirus sont différentes en fonction des pays. Mais il n’est pas fermé à l’idée d’une conférence de consensus. « Tout ce qui peut faire avancer la science est toujours positif », estime-t-il.

En France, près de 3.000 nouveaux cas du cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année. Près de 1.000 femmes en meurent.