VIDEO. Après y avoir envoyé des machines, l'homme colonisera-t-il bientôt Mars ?
ESPACE•Alors que l’atterrisseur InSight doit se poser sur Mars ce lundi soir, l’idée d’installer une colonie humaine sur la planète rouge semble compromise. Pour l’instant…Béatrice Colin
L'essentiel
- Ce lundi soir, l'atterrisseur InSight doit se poser sur Mars avec l'objectif de comprendre la formation des planètes rocheuses.
- Certains, parmi lesquels Elon Musk, le patron de SpaceX, rêve de voir des hommes s'installer sur Mars.
- Pour l'heure, les conditions de vie et les technologies ne permettent pas d'y vivre.
Elon Musk, fondateur de SpaceX, irait bien passer sa retraite… sur Mars. A 47 ans, il lui reste encore quelques années pour s’y rendre.
Dans un documentaire d'Axios on HBO diffusé dimanche, l’emblématique fondateur de Tesla a expliqué, dans une des sorties dont il est coutumier, qu’il y avait 70 % de probabilités qu’il déménage un jour sur la planète rouge.
Un aller simple pour une terre hostile où il a conscience qu’il ne se la coulera pas douce. Une idée fantasque à l’image du milliardaire qui espère concrétiser son rêve d’ici moins de dix ans grâce à son énorme fusée BFR, rebaptisée Starship, capable d’envoyer plusieurs hommes sur Mars pour y installer une colonie.
Mais à l’heure ou l’atterrisseur InSight doit se poser sur Mars, ce rêve semble pour le moment irréalisable. Pour l’heure, seuls des machines ont posé leur trépied ou leurs roues sur la planète rouge.
Et les scientifiques sont loin de tout connaître de cette planète hostile où l’air n’est pas respirable et où la température avoisine les -63°.
Aller d’abord sur la Lune
Mais avant même de pouvoir poser un pied sur le sol rocailleux de Mars, il faudrait pouvoir survivre au voyage de plusieurs mois, sans gravité. Cela pourrait avoir des conséquences irréversibles sur le corps humain, avec une perte osseuse et musculaire et un impact sur les vaisseaux sanguins de la rétine et du coup, une altération de la vue.
« Pour l’instant on ne sait pas non plus y aller sans une chance d’avoir un cancer. Il y a non seulement la question des rayonnements, mais aussi du coût. On en parle beaucoup, ce sont des plans, on n’y est pas. Mais l’imaginer, c’est faire des progrès », avance Philippe Droneau, directeur des publics à la Cité de l’espace.
Pour ce spécialiste, avant d’aller aussi loin, les humains doivent retourner sur la Lune qui se trouve à « seulement » 384.400 km. Pour cette mission, la Chine avance la date de 2036.
Prudente, la Nasa a indiqué qu'elle espérait envoyer des hommes sur Mars en 2043. D’ici là, l’agence spatiale européenne compte avoir fait des progrès sur la protection des rayons cosmiques et des éruptions solaires.
« Il n’y a pas de plan B, l’avenir de l’Homme, c’est la Terre »
Après InSight, sa prochaine mission, Mars 2020, devrait contribuer à la préparation de l’exploration humaine de la planète rouge en faisant des progrès sur les technologies pour produire sur place de l’oxygène consommable à partir de l’atmosphère martienne par exemple.
De la à terraformer Mars pour en faire une Terre bis, on en est très très loin selon une récente étude.
« Les sondes envoyées sur Mars sont là pour préparer l’arrivée de l’homme dans le cadre de recherches scientifiques pas pour l’habiter. Il faut le dire, il n’y a pas de plan B dans le système solaire, Mars ne permet pas d’y vivre, peut-être de survivre. Mais l’avenir de l’homme, c’est la Terre et il faut la préserver », conclut Sylvestre Maurice, astrophysicien engagé dans la mission Curiosity qui sillonne depuis six ans le sol martien.