Toulouse: Une avocate dénonce la garde à vue «indigne» de son client paraplégique
HANDICAP•Un Toulousain de 39 ans, paraplégique, est en garde à vue depuis mardi dans une affaire de stupéfiants. Son avocate dénonce « un traitement indigne » dans les geôles du commissariat qui n’est pas équipé…Hélène Ménal
L'essentiel
- Une avocate toulousaine dénonce le traitement infligé à son client paraplégique dans une cellule non équipée pour les personnes handicapées.
- L’homme de 39 ans, déjà connu de la justice, a été interpellé mardi dans une affaire de stupéfiants.
- La police indique des des médecins ont vu le suspect plusieurs fois.
Il n’a « pas de rampe pour sortir de son fauteuil et se coucher sur sa paillasse », « pas d’accès au lavabo pour se laver les mains ». Un homme de 39 ans, paraplégique, est en garde à vue depuis mardi, date de son interpellation à son domicile de Toulouse dans une affaire de stupéfiants. Son avocate, Clémence Doumenc, ne conteste pas à ce stade le fond du dossier, elle déplore en revanche « le traitement indigne » réservé à son client dans une cellule qui n’est pas équipée pour le handicap moteur.
Cette protestation est relayée par l’association spécialisée Handi-Social qui appelle « les autorités à faire cesser immédiatement ces faits lamentables ».
D’autant que le suspect, qu’un accident de moto a rendu paraplégique en 2010, n’en est pas à sa première garde à vue. Lors d’une autre interpellation il y a quatre ans, la procédure avait eu lieu en milieu hospitalier. « Cette fois, compte tenu qu’il peut se sonder seul, un médecin a jugé qu’il pouvait rester dans les geôles du commissariat. Mais quand on ne peut pas se laver les mains, cela pose un vrai problème sanitaire que j’ai signalé », raconte Clémence Doumenc.
aLe paraplégique est conduit tous les jours aux urgences par les policiers pour aller à la selle. Mais il n’y reçoit, précise son conseil, qu’un traitement alternatif [par rapport à son traitement habituel]. Il s’est souillé deux fois dans sa cellule. « Il est au bout du rouleau », assure son avocate.
La police a suivi la procédure
La direction départementale de la sécurité publique de Haute-Garonne (DDSP31), indique de son côté que « dès le début, les enquêteurs ont requis des médecins. Ces derniers sont venus à de multiples reprises et ont jugé que son état était compatible avec cette mesure de privation de liberté ».
Le suspect doit être déféré ce vendredi devant le juge d’instruction.