POLITIQUECe qu'il faut savoir sur la délocalisation de Matignon à Toulouse

Toulouse: Ce qu'il faut savoir sur le (long) séjour d'Edouard Philippe et sur ses raisons

POLITIQUELe Premier ministre entame mercredi soir une longue visite à Toulouse où il « délocalise » les services de Matignon. Voilà les raisons et les conditions de ce séjour provincial…
Hélène Ménal

Hélène Ménal

L'essentiel

  • De mercredi à vendredi soir, Edouard Philippe délocalise Matignon à Toulouse.
  • Son voyage dans le fief de Jean-Luc Moudenc n’a rien d’étonnant.
  • Il sera placé sous haute sécurité.

Durant trois nuits et deux jours, la France ne sera pas dirigée depuis la capitale mais depuis le Capitole. Car Edouard Philippe et son staff de l’hôtel Matignon posent leurs valises dans la Ville rose.

C’est la troisième fois que le Premier ministre prend le temps de s’exiler pour glaner « des initiatives locales ». Mais, après le Lot et le Cher, il le fait pour la première fois dans une grande ville. Alors, pourquoi Toulouse et comment va se dérouler le séjour ?

Un maire constructif

Edouard Philippe va loger à la préfecture. Mais celui qui fait office d’hôte principal, et qui va d’ailleurs l’accompagner la plupart du temps, est Jean-Luc Moudenc, le maire LR de la Ville rose et président de la métropole. Les deux hommes ont siégé sur le même banc à l’assemblée. Et l’édile fait partie des grands élus de la droite à avoir accueilli avec bienveillance la nomination de son collègue à Matignon. Lors des dernières municipales, sa liste était constituée pour moitié de représentants de la société civile, autant dire qu’il faisait du Macron sans le savoir.

Jean-Luc Moudenc est aussi président de France urbaine, l’association des élus des métropoles et grandes villes. Avec cette casquette, il a accepté avec « pragmatisme » la proposition du gouvernement de contractualiser la maîtrise des dépenses locales plutôt que de les imposer d’en haut. L’entourage du maire voit donc le séjour ministériel comme « un symbole de ce travail positif ».

Grande balade, grosse équipe

Du Mirail à la bucolique commune de Mondouzil, de la prison de Seysses à une petite maison de retraite commingeoise, sautant de l’aéronautique à la problématique de la radicalisation, le chef du gouvernement va balayer un large spectre de sujets. Une quarantaine de ses conseillers l’accompagnent qui, eux-mêmes, rencontreront des associations et des administrations.

Des ministres en bonus

Plusieurs ministres seront ponctuellement du voyage, comme Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, Muriel Pénicaud, celle du Travail, Nicole Belloubet, la socialiste toulousaine devenue garde des Sceaux, ou encore Jean-Michel Blanquer pour l’Education.

Un contrat et des questions

Edouard Philippe et Jean-Luc Moudenc vont signer à l’échelle de l’agglomération toulousaine le fameux contrat « de la maîtrise de la dépense locale ». Mais les questions qui fâchent vont aussi sûrement être abordées comme le probable report annoncé de la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse. Les policiers ont aussi demandé audience. « Nous voulons aborder le manque d’effectif chronique et les violences de plus en plus nombreuses à notre encontre sur le terrain », indique Didier Martinez, le secrétaire régional du syndicat Unité-SGP police.

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Les congés des policiers suspendus

Les policiers sont bien placés pour s’inscruster. Car d’autres manifs peuvent surgir à tout moment sur le parcours et un dispositif de sécurité exceptionnel est prévu. D’ailleurs tous les congés posés cette semaine par les policiers ont été annulés. Quelque 400 fonctionnaires devraient être en permanence mobilisés dans le sillage d’Edouard Philippe. L’idée qu’il serre des pognes dans les rues de Toulouse est à l’étude mais la sécurité prévaudra.