Toulouse: Près de 2.000 habitats indignes sont signalés chaque année
LOGEMENT•Pour lutter contre l'habitat indigne, qui concerne 16.000 logements en Haute-Garonne, un protocole départemental a été signé lundi en préfecture...Béatrice Colin
L'essentiel
- Selon la préfecture, 16.000 logements sont indignes en Haute-Garonne.
- Le service communal d’hygiène et de santé de Toulouse reçoit chaque année près de 2.000 signalements, dont quinze ont donné lieu en 2017 à un arrêté d’insalubrité.
Il devait y avoir trois appartements dans cette maison du quartier Saint-Cyprien, mais lorsque le service communal d'hygiène et de santé de la mairie de Toulouse est intervenu après un signalement d’un occupant, ses agents ont découvert qu’il y avait en tout seize « logements ».
Tous, pas vraiment aux normes et loin d’être déclarés par le propriétaire dont la pratique ressemble fort à celle d’un marchand de sommeil. Son cas sera abordé dans le cadre du Pôle départemental de lutte contre l’habitat indigne, qui réunit l’ensemble des acteurs du secteur, tous présents lundi en préfecture pour la signature lundi à la signature d’un protocole d’accord qui les engage sur les cinq ans à venir.
16.000 logements indignes en Haute-Garonne
« Dans ce département, 16.000 logements sont indignes, soit 3 % du parc de résidences principales », a rappelé à cette occasion la sous-préfète, Sabine Oppilliart. Au cours des neuf dernières années, les services de l’Etat ont traité 1.450 dossiers.
Mais, le plus souvent, ce sont les mairies qui sont saisies en premier. « Chaque année, le service et 16 agents enregistrent 2.000 signalements sur Toulouse. Ils se rendent sur place et constatent, relèvent s’il y a des travaux à faire et voient comment faire pour lutter contre l’insalubrité », explique Jean-Jacques Bolzan, adjoint au maire de la Ville rose.
Parfois il s’agit d’un problème de chauffage ou encore d’infiltration. « Quand on nous appelle, on trouve toujours quelque chose. L’an dernier, 15 arrêtés d’insalubrité ont été pris et une ou deux procédures judiciaires sont en cours contre des marchands de sommeil », complète Carine Vasseur, une des agents du service d’hygiène de Toulouse.
Eviter de nouvelles Castalides
Des procédures assez rares, mais qui mènent parfois à des situations complexes, comme celle de la copropriété des Castalides, au Mirail. Ce lundi soir, une réunion de concertation avec les habitants devra permettre de faire émerger un projet sur ce site, une fois que les bâtiments auront été détruits, d’ici à la fin de l’année.
En 2013, les Toulousains avaient découvert le quotidien de cette résidence privée, complètement à l’abandon, où les logements étaient sous-loués par des marchands de sommeil peu scrupuleux.
Depuis, le bailleur Toulouse Métropole Habitat a racheté les 399 logements pour plus de 10 millions d’euros et s’apprête donc à faire tomber « cet immeuble de la honte ». Mais pour Franck Biasotto, son président qui est aussi à la tête de la commission Habitat à la Métropole, l’objectif est d’éviter que de nouvelles copropriétés connaissent le même sort que les Castalides.
« Notre idée est aujourd’hui d’anticiper ce genre de situation et de les accompagner. Sur les 3.000 copropriétés enregistrées sur la Métropole, près de quarante enregistrent des difficultés comme la Cité du parc à Lafourguette ou Flor 1 à Bagatelle », relève l’élu.