TRANSPORTSLes harceleurs libidineux du métro de Toulouse dans le viseur

Toulouse: Tisséo met la pression sur les harceleurs libidineux qui se promènent dans le métro

TRANSPORTSSur les 400 agressions signalées sur le réseau Tisséo en 2017, 38 étaient à caractère sexuel. Un chiffre qui ne reflète pas la réalité. D’où une nouvelle campagne pour pointer du doigt les harceleurs ou autres frotteurs et faire changer la peur de camp…
Hélène Ménal

Hélène Ménal

L'essentiel

  • 38 agressions à caractère sexiste qui se sont déroulées dans le métro ont donné lieu à un dépôt de plainte en 2017.
  • C’est seulement une de plus qu’en 2016, malgré une campagne de sensibilisation des victimes et le phénomène #MeToo.
  • Tisséo lance une deuxième campagne pour pointer du doigt les « monstres » libidineux qui ont la bave aux lèvres.

«Une fois, un type m’a tiré les cheveux puis quand je suis sortie de la rame, il m’a suivie », raconte Nour, une étudiante toulousaine, croisée sur la ligne A. Elle n’a pas fait de signalement. « On se débrouille toutes seules dans ces cas-là », ajoute son amie Khera qui compte surtout sur l’effet dissuasif de sa puissance vocale. Comme 97 % des usagères victimes de harcèlement sexiste ou sexuel dans les transports en commun, les deux jeunes filles ne voient pas trop l’intérêt de dénoncer les faits.

Autant dire que les 38 agressions - dont 11 dans les rames - recensées dans le métro de Toulouse en 2017 ne reflètent pas vraiment la réalité. Elles concernent vraisemblablement les faits les plus graves : 11 femmes ont déposé plainte pour avoir assisté malgré elles à des exhibitions sexuelles, avec masturbation pour certaines, et 27 pour avoir été victimes de mains baladeuses ou de frotteurs.

Les monstres sont de retour et en prennent pour leur grade

Le chiffre est stable, à une agression près, par rapport à 2016. Alors qu’entre-temps le phénomène #MeToo est censé avoir libéré la parole des victimes et qu’une première campagne de sensibilisation de Tisséo a été menée il y a un an. Elle mettait en scène des monstres avec la bave aux lèvres, parfois quatre mains, et au regard libidineux.

« Une étude montre qu’elle a contribué à rassurer les usagers, relève Marc Del Borello, le président de Tisséo Voyageurs. Si on change les mentalités, il n’y aura peut-être pas plus de plaintes mais il y aura moins d’agressions ».

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

D’ailleurs, les monstres, toujours gluants et lubriques, sont de retour dans le métro depuis ce lundi. Cette nouvelle campagne les culpabilise, les montre du doigt et leur signale qu’ils sont en terrain hostile. Elle invite les éventuels témoins à s’impliquer et les victimes à utiliser les bornes d’urgence, pour des déplacées ou des faits plus graves.

Pas d’arrêt à la demande dans les bus de nuit

Pour aller plus loin dans la lutte contre ce harcèlement, Jean-Michel Lattes​, le président de Tisséo Collectivités, se dit « très favorable » à une éventuelle évolution de la loi qui permettrait aux agents assermentés du réseau de verbaliser les violences sexistes.

En revanche, l’élu ne donnera pas suite à la proposition d’associations d’instaurer un arrêt des bus à la demande pour les femmes qui rentrent seules chez elles le soir. « Ce genre d’initiative ne peut pas fonctionner sur un grand réseau, explique-t-il. Déposer des passagers entre deux stations pose des problèmes juridiques, notamment d’assurance, et nuirait à la régularité des lignes Linéo. »