Cathy « Zinzin », patronne depuis trois ans d’une auberge végétarienne à Arnaud-Bernard, est plutôt exubérante pour la déco. Mais côté finances, elle fait sobre. Elle a lancé son affaire sans emprunt bancaire. « Si j’avais dû sortir 80.000 euros pour acheter un fonds de commerce, ma tirelire n’aurait pas suffi », reconnaît-elle. Mais elle n’a pas eu le faire. Tout simplement parce qu’elle loue son local à la mairie de Toulouse, qui ne fait pas payer de droit d’entrée.

Le Zinzin fait partie des douze « murs commerciaux » rachetés au fil des ans par la municipalité. « A Arnaud-Bernard, rue Bayard, ou rue Pargaminières, nous surveillons les ventes et nous exerçons presque systématiquement notre droit de préemption », explique Jean-Jacques Bolzan, l’adjoint au commerce.

Trop de kebabs

L’élu peut ainsi influer sur le paysage commercial. « Dans le commerce comme dans le logement, il faut de la mixité, assène-t-il sans ambages, on ne veut pas transformer Arnaud-Bernard en place Saint-Georges mais à part les kebabs et les boucheries halal, il n’y avait rien d’autre ».

Maintenant, il y a un cordonnier, un nouveau tatoueur et une boutique de cosmétiques bio. Et, tout près, deux locaux reconnaissables à leur rideau rouge et blanc estampillés « Commerce Avenir » du nom de l’opération. Pour s’y installer, il suffit d’avoir une idée séduisante et de candidater.

C’est ce qu’à fait Pol de Kerimel, un éleveur, pour ouvrir sa boucherie en vente directe rue Bayard. Il apprécie « l’accueil enthousiaste » des riverains mais aussi « le loyer modéré », très en deçà du prix du marché même.

La Ville rose vient d’étendre l’opération Commerce Avenir à tous les cœurs de quartier. Du coup, un magasin est disponible place des Glières, au milieu du quartier Lafourguette.