Toulouse : Bienvenue dans l’univers parallèle des cosplayeurs, ces fanas de déguisements geeks
CULTURE GEEK•Le Toulouse Game Show repart pour un tour ce week-end à Toulouse sa foule de cosplayeurs, ces sosies raffinés et décalés qui font entrer le déguisement dans la quatrième dimension. Comme la Toulousaine Lyel…Hélène Ménal
Affûtez votre sabre laser en mousse, lustrez vos pokéball, et prenez votre infusion de kryptonite pour tenir le choc. Le Toulouse Game Show (TGS), l’incontournable rendez-vous geek, est de retour ce week-end à Toulouse. Avec de la chance, vous pourriez bien tomber cette année sur Passe-Partout, Robocop (le vrai, Peter Weller) et Malcom (Frankie Muniz).
Et juste en flânant dans les allées, vous allez croiser assurément quelques centaines de cosplayeurs, ces extraterrestres déguisés en personnages de manga, de jeu vidéo ou de série qui poussent le détail jusqu’à un niveau de dingue. Ils vont poser pour vous avec plaisir et pour les plus organisés vous distribuer des « prints », des photos en langage courant.
« Ce sont de vrais passionnés qui passent des heures et des heures sur leurs costumes. Ils sont en représentation permanente et ont vraiment le goût du partage », résume Sébastien Laurens, coorganisateur du TGS et témoin de la « poussée énorme » du phénomène ces dernières années. Il a remarqué que les jeunes sont plus portés sur les mangas et les pionniers sur la science-fiction.
Sophie aka Lyel (aka Aurore ce week-end)
Le milieu du cosplay est codifié sans l’être. Il a ses chapelles et même ses vedettes. Comme Lyel, une Toulousaine de 33 ans, qui si elle réfute d’être la cosplayeuse la plus célèbre de la Ville rose, est incontestablement la plus titrée.
Elle s’appelle en fait Sophie et ce week-end, dans le monde schizophrénique du TGS, elle sera la princesse Aurore en version remasterisée par un dessinateur. Son pseudo de cosplayeuse est celui qu’elle avait dans un jeu vidéo à l’époque où elle est tombée la marmite il y a dix ans. « Je me suis retrouvée au Japan expo de Paris et j’ai été fascinée par ces personnages. L’année suivante, je me lançais », raconte-t-elle. Elle n’était pas une reine de la couture, qu’à cela ne tienne. « J’ai appris, il faut ce qu’il faut ».
Des heures et des heures de couture
A la ville, Sophie a une formation de chimiste, elle a aussi été enseignante. La jeune femme a des amis normaux, et des amis cosplayeurs. Et elle ne dort pas avec son costume de Katarina dans League of Legends. Mais sa passion lui prend du temps, beaucoup de temps. « Créer un costume peut prendre entre 15 et 200 heures, certains y passent leurs soirées et même leurs nuits ». Sans compter la coiffure et le maquillage. D’autant que Lyel, qui sera juré dans le concours groupe du TGS, est une puriste : elle n’invente pas de personnage fictif, elle s’inspire d’une image ou d’un graphisme vrai.
Dans le Cosplay, Lyel-Sophie aime tout. Créer, se déguiser et se livrer à des performances sur les podiums. « Je prends ça comme une forme d’expression artistique, explique-t-elle. J’aime le retour du public. Il n’y a rien de plus gratifiant que de voir une petite fille fondre pour un personnage ». Et si dans son monde parallèle, le costume de bisounours est autorisé, tout n’est pas que douceur. « Comme dans toutes les communautés, il y a des rivalités et des débats. C’est un monde artistique et chacun y va de son ego » reconnaît-elle franchement Lyel. Mais quand même, ça fait rêver…