TRANSPORTToulouse: L'abandon de la desserte de l'aéroport en métro crée des remous

Toulouse: L'abandon de la desserte de l'aéroport par le métro crée des turbulences

TRANSPORTTisséo s’apprête à dépenser près de quatre milliards d’euros en infrastructures. Mais l’abandon de la desserte directe de l’aéroport fait grincer dans les milieux économiques…
Une vue d'artiste de l'intérieur des rames sur la 3e ligne de métro..; qui n'ira pas au pied des pistes
Une vue d'artiste de l'intérieur des rames sur la 3e ligne de métro..; qui n'ira pas au pied des pistes - Tisseo
Hélène Ménal

Hélène Ménal

L'essentiel

  • Téléphérique, doublement de la ligne A, etc., les élus de Tisséo ont décidé de dépenser 4 milliards en infrastructure.
  • La troisième ligne de métro coûtera à elle seule 2,3 milliards.
  • Et les milieux économiques ne digèrent toujours pas qu’elle ne desserve pas l’aéroport.

Dans les airs ou sous terre, la prochaine décennie s’annonce jalonnée d’inaugurations et de nouveautés pour les usagers de Tisséo. Entre le Téléphérique Urbain Sud (2020), l’extension du tram vers le nouveau parc des expositions de Beauzelle (2021) ou encore la fameuse troisième ligne de métro (TAE) et le prolongement de la ligne B (2024) pour ne citer qu’eux, les élus de de Tisséo-Collectivités ont adopté dans une belle unanimité mercredi une « feuille de route » à près de quatre milliards d’euros, dont 2,3 milliards pour la seule TAE.

« Principale porte d’entrée sur le monde »

Ce vote, crucial, a aussi confirmé que l’aéroport n’aura pas droit à sa desserte directe via la troisième ligne de métro, qui aurait coûté 200 millions d’euros de plus. Le métro s’arrêtera au Rond-Point Jean-Maga puis les passagers devront prendre une navette sur rail - la ligne T2 actuelle - pour rejoindre la plate-forme. En payant un ticket spécifique.

« De la discrimination » pour Bernard Keller (PRG), futur ex-maire de Blagnac, qui s’est lâché en se faisant le porte-voix « des regrets des milieux économiques », citant la chambre de commerce, mais aussi Airbus et ATR.

« Si le TGV était retardé, on aurait oublié de desservir pour deux générations au moins notre principale porte d’entrée sur Paris et sur le monde », a prévenu l’élu. Il suggère même que les dividendes que touchent les collectivités et l’Etat, actionnaires de l’aéroport, soient utilisés pour desservir directement ce dernier.

Mais le Blagnacais s’est heurté à une fin de non-recevoir. « En 2016, la fréquentation de la ligne T2 et de la navette aéroport s’est élevée à 800.000 passagers à comparer aux 5 millions pour la ligne de bus Linéo 1 par exemple », lui a rétorqué le Toulousain Francis Grass, président de la Société de la mobilité de l’agglomération toulousaine. « En plus, il s’agit d’un aéroport régional, nous subventionnerions des passagers qui ne viendraient pas forcément de Toulouse… » Il n'y aura donc pas de station de métro au pied des pistes.