Ils appellent Nicolas (Hulot) à ne rien lâcher… sauf des ourses dans les Pyrénées
BIODIVERSITE•Pour inciter Nicolas Hulot à organiser de nouveaux lâchers d’ours, les partisans de l’ours font une campagne sur les réseaux sociaux…Béatrice Colin
Alors que la question de la présence des ours sur le massif agite les contreforts des Pyrénées ces dernières semaines, les militants de la cause ursine ont décidé de se rappeler au bon souvenir de Nicolas Hulot. Et à ses engagements passés.
Plus de 200 selfies, dont celui d'une ex-ministrede l'Environnement
Empêtré dans l’affaire du glyphosate, le ministre de la Transition écologique est destinataire ces derniers jours d’un message diffusé sur les réseaux sociaux « Nicolas, faut rien lâcher… sauf des ourses dans les Pyrénées ».
Suivi de #DesOursesPourLesPyrénees, ce message est accompagné d’un selfie des personnes (parfois d’animaux, voire de nounours en peluche) sollicitant un nouveau plan de réintroduction de plantigrade.
Près de 200 personnes se sont déjà tiré le portrait en brandissant le message.
Si la plupart sont de parfaits inconnus, il est parfois relayé par des acteurs nationaux de la cause écologiste, comme Dominique Voynet qui s’est aussi prêtée au jeu en appelant son successeur au ministère de l’Environnement à mettre en pratique ses convictions.
Car c’est bien ce qui anime l’association Adet-Pays de l’ours, à l’origine de cette initiative. « Nicolas Hulot a signé au printemps dernier une demande de lâcher d’ours et a dit qu’il se saisissait du dossier cet été. C’est un ministre qui a des convictions qui ne sont pas cachées. Aujourd’hui il est aux manettes, il faut inciter à faire ce à quoi il croit, sinon, sous son ère on assistera à la disparition des ours à l'Ouest des Pyrénées », insiste Alain Reynes, le directeur de l’association.
Méthode douce
Ce dernier préfère cette « méthode douce » à celle employée ces dernières semaines par les opposants à la présence du plantigrade dans le massif. Après l’agression d’agents de l’Office nationale de la chasse et la faune sauvage, des Ariégeois ont annoncé dans une vidéo où ils apparaissaient cagoulés et fusils à la main qu’ils allaient « rouvrir la chasse à l’ours ».
« Ils ont tout intérêt au conflit. C’est un peu le bizutage, ou plutôt la vaccination, après chaque élection présidentielle. On a regardé les chiffres et nous nous sommes aperçus que, comme par hasard, tous les cinq ans il y avait une hausse des dégâts d’ours, les précédentes hausses datent de 2012 et de 2007 », relève Alain Reynes, pointant du doigt les anti-ours.