L'étudiante toulousaine emprisonnée en Turquie va demander son transfèrement en France
JUSTICE•Partie pour combattre Daesh aux côtés des Kurdes, l’étudiante toulousaine Ebru Firat a été condamnée à cinq ans de prison en Turquie. Ses avocats vont demander qu’elle puisse purger sa peine en France…Hélène Ménal
Voilà deux ans qu’Ebru Firat, jeune étudiante toulousaine, croupit dans une prison turque. D’origine kurde, elle avait quitté la Ville rose pour combattre Daesh en Syrie dans les rangs du PKK considéré en Turquie comme un groupe terroriste. Elle était en train de regagner la Ville rose le 8 septembre 2016 quand elle a été arrêtée à l’aéroport d’Istanbul, sur dénonciation. La voyageuse avait sur elle des photos de son combat aux côtés de gradés kurdes. Elles lui ont valu d’être condamnée à cinq ans de prison.
Le papier administratif manque encore mais l’avocate toulousaine d’Ebru indique que la peine a été confirmée en appel. « La peine étant définitive, mais grâce à une convention qui existe entre les deux pays, nous allons lancer une demande de transfèrement pour qu’elle puisse finir de purger sa peine en France et solliciter l’appui du ministère des Affaires étrangères », explique Agnès Casero.
« Une enfant gagnée de la République »
Juste avant l’élection présidentielle, une lettre manuscrite d’Ebru Firat appelant à l’aide avait été transmise à François Hollande. « Elle n’a reçu strictement aucune réponse », s’offusque l’avocate qui espère que le nouvel exécutif sera plus attentif. Un courrier qui a transité par le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, laisse toutefois entendre que le Quai d’Orsay pourrait appuyer la demande de transfèrement.
« On nous rebat les oreilles avec les enfants perdus de la République, ces jeunes partis rejoindre Daesh. Ebru, c’est tout le contraire, c’est une héroïne romantique, une enfant gagnée de la République », lâche Agnès Casero qui prépare, via une association, un envoi massif de lettres de soutien « pour remonter le moral » de la détenue.
Dans sa prison, Ebru Firat a pu voir sa famille et s’acheter un petit frigo grâce à des dons. « Elle sait qu’elle n’est pas seule », résume l’avocate. Mais elle le serait encore moins en France.