Toulouse: La circulation différenciée bientôt mise en place lors des pics de pollution
QUALITÉ DE L'AIR•La veille de la Journée de la qualité de l’air, le préfet de la Haute-Garonne a annoncé l’abaissement de la limitation de vitesse sur une partie de l’A62 et la circulation différenciée en cas de pic de pollution sur Toulouse…Béatrice Colin
L'essentiel
- La veille de la Journée de la qualité de l’air, le préfet de la Haute-Garonne a annoncé le déploiement de la circulation différenciée à Toulouse lors des pics de pollution.
- L'abaissement de la limitation de vitesse sur une section de moins de 10 km de l’A62, l’une des mesures phares du plan de protection de l’atmosphère de l’agglomération toulousaine, sera mise en place dès 2018.
- La section concernée de l'A62 passera d'une vitesse maximale de 130 km/h à 110 km/h.
Il va bientôt falloir lever le pied sur une portion de l’A62, au nord de Toulouse. A l’occasion de l’inauguration des locaux de l’Observatoire de la qualité de l’air en Occitanie, mardi dans le quartier de Lardenne, le préfet de la Haute-Garonne a annoncé qu’il allait prendre d’ici à la fin de l’année une série de mesures visibles pour limiter la pollution dans le département.
Abaissement de la vitesse sur l’A62
« D’ici à la fin de l’année je prendrai un arrêté d’abaissement de la vitesse sur une section de l’A62 avec une mise en œuvre en 2018 », a indiqué le représentant de l’Etat, Pascal Mailhos, à la veille de la Journée de la qualité de l'air.
Cette limitation de la vitesse maximale est une des mesures annoncées dans le cadre du Plan de protection de l’atmosphère de l’agglomération toulousaine. D’ici trois mois, la portion où cette mesure sera mise en place entre la ville rose et Saint-Jory sera définie. «Cette section est en cours d'étude avec l'exploitant, elle concernera moins de 10 km d'autroute», précise les services de l'Etat.
Une mesure qui ne serait pas anodine puisqu’en 2014, sur la section entre Toulouse et Saint-Jory, on dénombrait 63.000 véhicules par jour. Les usagers de l’A62 devront donc bientôt réduire leur vitesse de 130 km/h à 110 km/h, comme le préconisait le PPA.
Circulation différenciée grâce à des vignettes
L’Etat devant « être exemplaire », son représentant en région a aussi annoncé la mise en place d’une circulation différenciée à Toulouse lors des pics de pollution comme c’est déjà le cas à Paris, Lyon ou Grenoble.
Le préfet prendra un arrêté à l’automne pour instaurer le système Crit’Air. Cette vignette collée sur les pare-brises permet de réguler le trafic en cas de pic de pollution et d’interdire la circulation des véhicules qui émettent le plus de particules fines.
L’an dernier, en haute-Garonne, neuf épisodes de pollution aux particules ont nécessité la mise en place d'une procédure d’alerte de la population, selon un bilan dressé par Atmo Occitanie.
Et en janvier dernier, après plusieurs jours de pic de pollution, pour la première fois en Haute-Garonne le préfet a décidé d’abaisser la vitesse de 20 km/h sur tous les axes routiers. Bientôt, seuls les véhicules les plus polluants seront donc concernés lors «des situations les plus extrêmes».
Dans les tuyaux, baisse de la vitesse sur d’autres axes
Des mesures bienvenues selon les défenseurs de l’environnement, qui se battent depuis plusieurs années pour leur application. « L’abaissement de la vitesse sur le périphérique toulousain dans le cadre du précédent plan de protection de l’atmosphère a déjà démontré l’intérêt de ce genre de mesures. Pour faire de la reconquête de la qualité de l’air, il faut agir lors des pics de pollution, mais aussi sur la pollution de fond, c’est elle qui pose le plus de problèmes de santé », relève José Cambou, vice-présidente régionale de France nature environnement.
Selon l’étude Aphekom, menée par l’institut de veille sanitaire (InVS) dans neuf villes françaises, si le niveau moyen annuel des particules fines était ramené à 10 microgrammes/m3, un Toulousain de 30 ans gagnerait 3,6 mois d’espérance de vie et près de 2.900 décès prématurés pourraient être évités.
Pour les réduire vraiment, selon José Cambou, il faudrait « aller encore plus loin ». Que ce soit par le développement des transports en commun ou encore l’application des autres mesures du plan de protection de l’atmosphère. Parmi elles, l’abaissement de la vitesse sur la « rocade Arc-en-Ciel » (D980), la D817, la D820, mais aussi sur les autoroutes A61, A64 et A68.