Classes de CP à 12 élèves: A Toulouse, ça passe mais ça grince quand même
EDUCATION•A la rentrée, 66 classes de CP situées à Toulouse en réseau prioritaire renforcé accueilleront en moyenne 12 élèves…Béatrice Colin
L'essentiel
- Toulouse est la seule commune de l’Académie à avoir des CP intégrés au réseau REP +.
- 18 écoles sont concernées par ce dispositif.
- Le maire de Toulouse, favorable à la mesure de dédoublement, regrette que sa mise en place se soit faite « sans concertation et dans la précipitation ».
Lundi, à Toulouse, les enfants de 66 classes de CP du réseau REP + se retrouveront à douze par classe. C’est l’une des premières mesures de l’engagement pris par Emmanuel Macron lors de la campagne en faveur de « 100 % de réussite en CP ».
Elle consiste dès cette année à dédoubler les classes en réseau prioritaire renforcé et dans la Ville rose 18 écoles élémentaires sont concernées.
95 % des classes physiquement dédoublées
« La mairie de Toulouse a joué le jeu alors qu’elle se trouve déjà sous pression et essaie de remplacer ces préfabriqués par des écoles en dur. Elle a trouvé la meilleure solution possible et 95 %, contre 86 % au niveau national, ont pu être physiquement dédoublées, dans les 5 % restant il y aura deux professeurs dans la même classe », indique la rectrice de l’académie de Toulouse, Hélène Bernard.
De son côté, l’Education nationale a mobilisé 22 enseignants du dispositif « Plus de maîtres que de classes » sur ces nouvelles classes et ouvert 8 nouveaux postes à des professeurs des écoles « expérimentés et volontaires ».
Sans concertation
Si tout semble être prêt pour la rentrée, la mise en place de cette mesure n’a pas été un long fleuve tranquille.
« Quand ça nous est tombé dessus, il y a trois mois, je ne pensais pas qu’on réussirait. Je ne critique pas le projet en soi auquel j’adhère plutôt, je regrette surtout que cela se soit fait sans concertation et sans temps suffisant », indique le maire de Toulouse,Jean-Luc Moudenc (LR).
Pour ce dernier, dans certaines écoles, « on empiète sur des espaces qui servaient à des activités périscolaires et ce n’est pas satisfaisant. Cela a par ailleurs un coût de 120.000 euros pour cette année, comme c’est l’Etat qui nous l’impose, il serait logique qu’il y ait une compensation, surtout quand nous devons faire face à des baisses de dotation de sa part », relève le maire de la Ville rose.
Et les comptes sont loin d’être clos. L’an prochain, les classes de CE1 du réseau REP + seront aussi dédoublées ainsi que les CP du réseau REP, avant les CE en REP en 2019. Soit plusieurs dizaines de classes à séparer en deux et pour lesquelles il faudra trouver des espaces, soit par des aménagements ou l’installation de préfabriqués.
« Nous aurons un retour sur la mesure mise en place pour cette rentrée et nous avons un minimum d’un an pour faire les choses dans la concertation… ce que l’on n’a pas pu faire cette année », conclut Jean-Luc Moudenc.