Sud-Ouest: Jusqu’à 90% de chute… Dans certains vignobles, la production s’annonce catastrophique
AGRICULTURE•Certains vignobles, en particulier dans la moitié nord de l’Occitanie, ont particulièrement souffert des gelées tardives d’avril…Nicolas Stival
L'essentiel
- Si les vignobles du pied des Pyrénées devraient conserver une production similaire par rapport aux derniers millésimes, les vins d'Aveyron sont les plus impactés.
- Comme depuis plusieurs années, les vendanges débuteront avec 15 jours d'avance sur la date standard.
La mauvaise nouvelle est tombée vendredi : la production de vin en France cette année pourrait baisser de 18% par rapport à 2016, et de 17% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Pas de quoi étonner Michel Defrancès. « Chez nous, la baisse sera supérieure à la moyenne nationale, assure le coprésident de l’Interprofession des Vins du Sud-Ouest (IVSO). Dans certains cas, cela pourra aller jusqu’à 90% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. »
L’IVSO, quatrième vignoble de France en volume de production, représente 5.000 vignerons et 47.000 hectares répartis dans le Sud-Ouest, à l’exclusion de la région de Bordeaux et du Languedoc-Roussillon. Principal responsable de ce recul : les gelées tardives qui ont dévasté certains vignobles pendant trois nuits d’affilée, du 19 au 21 avril. Du jamais vu depuis 1993.
Le pied des Pyrénées (Irouleguy, Madiran, Saint-Mont, Ariège…) a été peu touché. Mais plus on remonte vers le nord, plus les dégâts sont importants. « En Gascogne [Gers, Landes, Lot-et-Garonne], la diminution de la production est de l’ordre de 10%, détaille Michel Defrancès. Elle est de 25 à 30% pour le Gaillac, de 40% pour le Fronton, de 50% pour le Cahors et de 90% pour le Marcillac et l’Entraygues-le-Fel. »
Ces deux derniers vignobles se trouvent en Aveyron. « C’est une catastrophe, reprend le coprésident de l’IVSO. On est en train de se battre pour demander des mesures d’aide. Ce sont des zones difficiles, la vie de certains villages est en cause si les gens ne sont pas aidés. » D’autant que la situation actuelle n’augure pas de lendemains qui chantent : « Les années qui suivent des années calamiteuses sont souvent difficiles. »
Vendanges et réchauffement climatique
En attendant, il faut bien ramasser le raisin qui a résisté. Les vendanges doivent débuter en début de semaine dans le Gers, et autour du 20 septembre en bordure des Pyrénées. « Par rapport aux cycles que l’on a toujours connus, nous sommes en avance de 15 jours, observe Michel Defrancès. Mais c’était déjà le cas ces deux ou trois dernières années. » Avec le réchauffement climatique, « l’avance » actuelle pourrait bien constituer le standard de demain.