Un petit tour et puis s’en va. Jusqu’à dimanche, le Parti socialiste détenait 9 circonscriptions sur 10 en Haute-Garonne. Un tsunami « dégagiste » plus tard, il n’a plus qu’un candidat en lice, Joël Aviragnet, en ballottage défavorable dans la 8e circonscription. Situation inédite depuis la Libération, tous les socialistes sortants ont été balayés, pulvérisés.

La retraite. Martine Martinel, élue dans la 4e circonscription, intégralement située sur Toulouse, a cru qu’elle défendrait son mandat une semaine de plus. « Mais dimanche, je suis allée dans un bureau de vote du Mirail, à la Reynerie. Ils étaient à 7 % de participation et, là, j’ai compris », confie-t-elle. L’enseignante en français, grec et latin, a compris que la « passionnante » parenthèse de 10 ans au Palais-Bourbon allait se refermer. Elle a le cœur lourd, évidemment, mais pas d’acrimonie. « On a sûrement failli », glisse-t-elle. Désormais, l’ex-députée va se « recentrer » sur les siens. Elle ne reviendra pas devant ses élèves. Humblement, elle estime :

Elle s’apprête donc à faire valoir ses droits à la retraite. L’Assemblée, elle va l’observer de loin « avec curiosité mais aussi une certaine perplexité ».

La recherche d’emploi. Christophe Borgel, lui, n’a que 53 ans. « Je vais tout simplement chercher du travail dans le privé. C’est une nouvelle page de ma vie qui s’ouvre », annonce sans tortiller le « Monsieur Elections » du Parti socialiste. Une fonction qui l’a sans doute aidé dans sa préparation psychologique.

« Ces dix derniers jours, on se disait on ne sait jamais. Mais au soir du 1er tour de la présidentielle, j’avais déjà prévenu mes assistantes qu’il était peu vraisemblable qu’on soit au deuxième tour des législatives », reconnaît-il maintenant que le verdict est tombé.

Il affirme être sans amertume : « Ce n’est pas dans mon tempérament. » Et poursuit :

« J’ai toujours pensé qu’il fallait faire de la place aux nouvelles générations, je ne vais pas changer d’avis parce que ça tombe sur moi »

En attendant de rebondir, il a mille choses à faire : « Appeler mon propriétaire pour rendre ma permanence parlementaire, clôturer mes comptes de campagne et puis vider mon bureau du Palais-Bourbon ».

L’engagement associatif. A 71 ans, dont 35 passés sur les bancs de l’Assemblée nationale, on se dit que Gérard Bapt peut aspirer à une retraite bien méritée ou être quelque peu déboussolé. Pas du tout. « Je ne suis pas près de prendre ma retraite ! », affirme celui qui reste 1er adjoint dans sa mairie de Saint-Jean, dans l’agglomération de Toulouse. Il prévient :

« C’est sûr, ils vont me voir plus souvent à la mairie »

Comme député, Gérard Bapt s’est spécialisé dans les scandales de santé et les relations avec le Syrie. Il garde ses marottes. « Je veux m’engager dans des associations de défense

des victimes dans les domaines de la santé et de l’environnement », annonce-t-il. Il a aussi pris attache avec EliseCare, une ONG qui vient au secours des populations civiles en Irak ou en Syrie.