JUSTICEUn pilote de montgolfière jugé après un terrible accident mortel

Montauban: Le pilote d'une montgolfière impliquée dans un accident mortel sera jugé

JUSTICEUn pilote de montgolfière vient d’être renvoyé devant le tribunal correctionnel pour « homicide involontaire ». En octobre 2014, son ballon s’était crashé, faisant un mort et trois blessés graves près de Montauban...
Hélène Ménal

H.M. avec AFP

Imprudence coupable ou « loi des emmerdements maximum » comme le plaide l’avocat du pilote ? Le terrible accident de Montgolfière survenu le 5 octobre 2014 dans le Tarn-et-Garonne - qui a coûté la vie à un père de famille, grièvement blessé sa fillette et fait deux autres blessés graves - va donner lieu à un procès.

Le juge d’instruction chargé de dossier à Montauban vient en effet de renvoyer Bernard Jean, l’homme expérimenté qui était aux commandes, devant le tribunal correctionnel pour « homicide volontaire ». Il lui est reproché « une violation manifeste délibérée d’une obligation d’une obligation particulière de prudence imposée par la loi ou le règlement ».

Le drame s’est produit le 5 octobre 2014 à Cazes-Mondenard, une demi-heure après le décollage de la montgolfière. Contraint par des vents à atterrir d’urgence, le pilote n’a pas maîtrisé son engin qui a rebondi plusieurs fois avant de se renverser et de s’embraser. L’un des dix passagers a essayé désespérément de dégager le père de famille mais en vain. La fillette de la victime, aujourd’hui collégienne, et sa grand-mère ont été grièvement brûlées. Les autres membres du groupe ont été durablement traumatisés.

Il a subtilisé la GoPro

L’instruction reproche à Bernard Jean de ne pas avoir éteint les brûleurs en situation critique. L’aérostier est aussi soupçonné de n’avoir pas consulté la météo avant de partir. Et le fait qu’il ait dans un premier temps subtilisé la caméra GoPro ayant filmé l’accident le met en fâcheuse posture.

Son avocat, Fernand Garnault, plaide la fatalité. « Le pilote a pris les informations de la météo, a décollé convenablement. Quant aux brûleurs, il les a laissés allumés car il n’a pas pu tout gérer en situation d’urgence », a indiqué à l’AFP ce spécialiste des dossiers aéronautiques. « C’est ce vent qui l’a contraint à l’atterrissage d’urgence. Ensuite, c’est le facteur humain de la catastrophe aérienne. Il faut gérer un tas de choses. Et c’est impossible », a-t-il ajouté.

La date du procès n’a pas encore été arrêtée.