«MAIN TENDUE»Le maire LR de Toulouse «au-dessus des considérations partisanes»

Il faut «mettre l'intérêt général au-dessus des considérations partisanes», estime Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse

«MAIN TENDUE»Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse, fait partie de la quarantaine d’élus de droite et du centre qui acceptent la « main tendue » du président Macron. Il s’en explique…
Hélène Ménal

Propos recueillis par Hélène Ménal

Avec Christian Estrosi, NKM ou encore Bruno Le Maire et une petite quarantaine d’autres élus de la droite et du centre, Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse fait partie de ceux qui estiment qu’il faut accepter la « main tendue » du président Macron. Sans pour autant lâcher les candidats de sa « famille » aux législatives.

Pourquoi rejoindre le camp de la main tendue à droite ?

Il est temps que la famille politique à laquelle j’appartiens et à laquelle Edouard Philippe appartient apporte aussi sa pierre à ce renouvellement du personnel politique que les Français eux-mêmes ont voulu.

Connaissez-vous Edouard Philippe ?

Oui et j’ai aussi voulu témoigner de mon estime pour lui. Parce que j’ai conscience qu’il n’est pas très connu des Français et donc c’est important que d’autres élus viennent dire qui est cet homme qui surgit de manière un peu impromptue dans le paysage politique bouleversé que connaît notre pays. C’est un homme d’une très grande compétence, un bon maire qui a transformé Le Havre, mis en avant son patrimoine et qui, en même temps, a le sens de l’Etat, de l’intérêt général. Il est ouvert, c’est un homme de grande qualité à la fois personnelle et politique.

Alors, qui soutiendrez-vous pour les législatives, les candidats de la droite et du centre ou ceux de La République en marche ?

Je fais une distinction. Je soutiendrai les candidats de la droite et du centre et je suis sûr que si demain ces candidats sont majoritaires et bien il faudra qu’ils travaillent avec le président de la République.

Il y a deux solutions, soit il y a un affrontement au sommet de l’Etat, tout est bloqué, le pays n’avance pas. Soit au contraire, on se dit qu’il y a la légitimité du Président de la République qui n’est pas contestable et qu’il y a la légitimité de l’Assemblée nationale qui n’est pas contestable. Ces deux légitimités, plutôt que de les affronter au détriment du pays, on fait en sorte de les associer pour l’intérêt général en mettant cet intérêt général au-dessus des considérations partisanes.

« " Le souci de LR, c’est que ça fait plusieurs années qu’il y a un problème de leadership et un problème d’harmonisation des lignes politiques " »

Vous n’avez pas peur que des signaux contradictoires entraînent la désagrégation de la droite républicaine ?

Le conseil que je donne à mes amis de la droite et du centre qui sont candidats aux législatives, c’est de conserver leur unité et de ne pas tomber dans le piège de la division. La division, ça ne dépend que de nous. Soyons à la hauteur des événements, soyons au rendez-vous que les Français nous ont fixé.

Quitte à déboussoler les électeurs et militants LR ?

Ils sont déjà déboussolés mais pas par mes déclarations. Par la défaite à la Présidentielle. Le souci de LR, c’est que ça fait plusieurs années qu’il y a un problème de leadership et un problème d’harmonisation des lignes politiques. Je crois qu’il faudra se parler en famille après les échéances électorales et qu’il y aura beaucoup à dire.