Luzenac: Pendant que la justice prend son temps, le LAP poursuit sa remontée sportive
FOOTBALL•Le sort judiciaire du Luzenac Ariège Pyrénées sera finalement tranché le 16 mai. En attendant, l’équipe entraînée par Sébastien Mignotte est bien placée pour monter en cinquième division…Nicolas Stival
L'essentiel
- Le tribunal administratif de Toulouse a mis mardi en délibéré au 16 mai sa décision sur les recours de Luzenac contre son interdiction de monter en L2, en 2014
- Le rapporteur public a demandé le rejet de trois des quatre requêtes du club ariégeois
- Sur le plan sportif, le LAP vise la montée en National 3, la cinquième division
Depuis le début de l’affaire, à l’été 2014, dirigeants, joueurs – actuels et anciens – et supporters du Luzenac Ariège Pyrénées peuvent se rendre au tribunal administratif de Toulouse les yeux fermés, tant ils connaissent les lieux. Il faudra qu’ils y reviennent encore une fois, probablement la dernière, le 16 mai.
Ce mardi après-midi, après deux heures d’audience, le tribunal a mis en délibéré sa décision au sujet des procédures contre la LFP et la FFF engagées par le club ariégeois depuis deux ans et demi. Promu sportivement en Ligue 2, le LAP s’était fait recaler par les instances du foot français et était finalement reparti en Division d’honneur régionale (DHR, septième niveau), avant de monter l’année suivante en Division d’honneur (DH).
Les réquisitions, prononcées mardi, n’incitent pas à un fol optimisme dans le camp pyrénéen, où l’on réclame réparation du préjudice subi. Devant une salle comble, le rapporteur public a ainsi demandé le rejet de trois des quatre requêtes du LAP et a estimé que « le refus de faire accéder le club au championnat de Ligue 2 était justifié compte tenu de sa situation financière ».
« Aucun acharnement de la part des autorités compétentes »
En outre, la magistrate a affirmé que selon elle, il n’y avait eu « aucun acharnement de la part des autorités compétentes ». « Me Carol et Me Bertrand [avocats du LAP] ont répondu point par point au rapporteur public », juge le président Jérôme Ducros, venu avec Fabien Barthez, son ancien directeur général. Ducros veut « qu’on reconnaisse qu’on aurait dû jouer en L2 ».
Présent à l’audience, l’actuel entraîneur de Luzenac Sébastien Mignotte a d’autres soucis en tête. L’ex-défenseur emblématique (36 ans) et son équipe sont lancés dans le sprint final du championnat de DH. Deuxième à égalité de points avec le leader Blagnac, le club du village ariégeois de 650 habitants se bat pour monter en National 3 (cinquième division), la compétition qui va succéder au CFA2 dans le cadre de la refonte des championnats nationaux.
Sébastien Mignotte (entraîneur de Luzenac) : « Je n’attendais pas grand-chose de cette audience, donc je ne pouvais avoir qu’une bonne surprise ! Mais vu le déroulement des débats, ce n’est pas très positif bien que j’ai trouvé les avocats du LAP très bons, sincères. Depuis le début de saison, nous sommes focalisés sur le sport et la montée en National 3. Il nous reste trois matchs à jouer en DH. Si on les gagne, on aura notre destin en mains. Si tu finis premier de la poule, tu es promu. Si tu es deuxième, cela dépendra des clubs de CFA (quatrième division) qui descendront ou pas. Une montée constituerait une jolie récompense pour tout le travail accompli depuis la reprise du club en DHR. Le National 3, ce serait le bout du monde ! Financièrement, on ne peut pas espérer autre chose. »
Si, sur le plan judiciaire, le long feuilleton du LAP devrait prendre fin le 16 mai, l’épopée sportive démarrée en 1936 dans ce coin des Pyrénées, au bord de la Nationale 20, se poursuivra heureusement bien au-delà.