Top 14: L’«annus horribilis» du Stade Toulousain, écarté des phases finales pour la première fois depuis 41 ans
RUGBY•Battu par le Racing 92 dimanche en Top 14, le Stade Toulousain va voir sa saison s’arrêter de façon précoce…Nicolas Stival
Mathématiquement, une ultime chance de participer aux phases finales du Top 14 existe, à condition d’obtenir deux succès bonifiés à Castres puis contre Bayonne, et de compter sur une flopée d’autres résultats favorables du côté des concurrents.
Mais pour le Stade Toulousain, la réalité est plus proche de celle décrite par Ugo Mola : « A part deux accidents d’avions et quelques-uns de bus ou alors quelques fusions ici et là, ça paraît loin », a lâché dimanche l’entraîneur principal au sortir de la défaite au Stadium contre le Racing 92 (8-10), la première dans l’habituelle enceinte du TFC depuis sept ans. Mais la huitième lors des neuf dernières rencontres, championnat et Coupe d’Europe confondus…
« C’est une saison noire, a ajouté Mola, qui a succédé à la légende Guy Novès à l’été 2015. J’avais imaginé le pire, le scénario de l’horreur, je l’avais très souvent entrevu mais là, c’est difficile à digérer. » Douzième et premier non-relégable, Toulouse va rater le train des phases finales pour la première fois depuis 41 ans. Les doublons Top 14 – matchs de l’équipe de France, en novembre puis lors du Tournoi des VI Nations, ont fait beaucoup de mal aux Rouge et Noir. Mais même avec leurs internationaux, l’équipe a trop souvent récité un rugby stérile et maladroit, ponctué de pertes de balles grossières.
En déclin depuis 2012
Le club le plus couronné de France (19 championnats de France) et d’Europe (quatre sacres) bafoue depuis longtemps le fameux (et pompeux) slogan : « Jeux de mains, jeux de Toulousains ». En déclin depuis son dernier Bouclier de Brennus, en 2012, le Stade a donc touché le fond cette saison, malgré un pack qui continue à tenir le choc, comme il l’a encore prouvé face au Racing 92.
Effectif vieillissant, finances en berne, ambiance délétère en interne sur fond de course à la succession du président Bouscatel… le club fait vraiment peine à voir. Deux de ses joueurs les plus prometteurs, le troisième ligne Yacouba Camara (Montpellier) et le talonneur Christopher Tolofua (Saracens, Angleterre), vont quitter l’institution décatie, ainsi que de glorieux trentenaires (Albacete, Lamboley, McAlister, Johnston, Steenkamp et sans doute Dusautoir).
Le recrutement prometteur en vue de la saison prochaine (Dupont, Faumuina, Madaule, Holmes, Kolbe, Pointud) a toutefois de quoi faire saliver le plus aigri des supporters. Mais en attendant, ceux-ci vont devoir regarder les phases finales à la télé, en espérant que cela ne devienne pas la règle à chaque printemps.