Des Toulousains lancent un Observatoire des pratiques policières
MANIFESTATION•Face au déploiement policier lors des manifestations, la Ligue des droits de l'homme et la Fondation Copernic vont mettre en place des équipes d’observateurs…
Béatrice Colin
Les barrières antiémeutes sont régulièrement de sortie ces derniers mois à Toulouse. Trop souvent, selon la section locale de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et la Fondation Copernic. Le 25 février, lors d’une manifestation « pour Théo », il y avait 200 personnes et « autant de policiers », relève Thierry Ramon, de la LDH.
Face à ces conditions d’encadrement, les deux organisations ont décidé de créer un Observatoire des pratiques policières. Au cours des prochaines manifestations déclarées en préfecture, et durant un an, trois personnes équipées de gilets spécifiques et reconnaissables seront chargées de surveiller le déroulement des événements.
En préparation depuis un an, cette mesure trouve son origine dans la présence des forces de l'ordre à bord de Zodiac lors d’une manifestation de 250 féministes, ou encore la mise en place d'un dispositif policier « impressionnant » lors d’un rassemblement, en décembre, contre le projet de centre commercial Val Tolosa. « Ils ont dû se dire que cela allait être un déferlement de zadistes alors que c’était familial. Certaines personnes ont, du coup, décidé de faire demi-tour car c’est intimidant », déplore le militant de la LDH.
« Préparation avec les organisateurs »
Du côté de la préfecture, on se refuse à commenter ce projet. « L’action des services de police s’exerce dans le respect des lois et règlements et du code de déontologie de la police sous contrôle de l’autorité administrative et judiciaire », rappellent les services de l’Etat tout en précisant que « l’organisation des manifestations fait l’objet d’une préparation attentive en lien avec les organisateurs. Le dispositif mis en place tient compte des prévisions de participation, des éventuels risques de débordements. »