AERONAUTIQUEDes étudiants toulousains veulent redonner vie à Eole, le premier avion

Toulouse: Des étudiants veulent redonner vie à Eole, le premier avion de Clément Ader

AERONAUTIQUEDes étudiants de l’IUT Génie mécanique de Toulouse redonnent vie à une réplique du premier avion conçu par Clément Ader. Un vol est prévu en 2018…
Béatrice Colin

Béatrice Colin

Le 9 octobre 1890, Clément Ader faisait décoller sur une distance de 50 mètres son engin baptisé Eole. En forme de chauve-souris, cet appareil doté d’une hélice et d’un moteur à vapeur signait les débuts de l’aviation. Mais de cet exploit, il ne reste aucune preuve et la paternité de l’aviation reviendra aux frères Whright.

De quoi motiver les étudiants toulousains de l’IUT Génie mécanique et productique qui, plus d’un siècle après, s’affairent à reconstruire une réplique d’Eole. Leur ambition est de la faire voler en 2018 à Muret, d’où était natif le pionnier.

« C’est d’ailleurs là, au château de Ribonnet, dans l’ancienne propriété de Clément Ader, qu’elle a été retrouvée en 2006. Elle avait été réalisée par les élèves de l’Ecole d’ingénieurs en 1990, pour le centenaire. L’association Breguet XIV qui restaure des avions nous l’a ensuite confiée », indique Noémie La Haye, une des enseignantes coordinatrice du projet sur lequel planche une trentaine d’élèves.



Depuis deux ans, ils restaurent la structure en aluminium qui s’éleva dans les airs en 1990, pilotée par l’ancien astronaute Patrick Baudry.

Moteur électrique

En plus de frotter la rouille, ils ont dû calculer les dimensions de la toile et travailler à l’adaptation des commandes de vol et de l’hélice. « Il y a eu un gros travail de re-conception et de dessin 3D », poursuit Christine Barrot, une autre enseignante. Sans compter l’une des principales innovations à intégrer. Leur E-Eole aura un moteur électrique prêté par Airbus et que le constructeur aéronautique utilise pour son E-Fan, un prototype d’avion.

« L’Eole d’Ader était en bois avec un moteur à vapeur, la réplique est en alu. Les étudiants de Centrale l’ont propulsé grâce à un moteur à essence. En 2018, il sera électrique… ce sera un avion du passé avec des technologies du futur », explique Bastian, l’un des élèves qui participent à ce défi. Avec Anaïs et ses camarades, ils ont réparé le siège en matériau composite et ont fait appel à une voilerie de Ramonville pour la toile. Reste à le faire décoller.