Le boxeur Sofiane Oumiha dans le flou, six mois après la médaille d'argent aux JO de Rio
BOXE•Vice-champion olympique à Rio, le Toulousain Sofiane Oumiha s’apprête à disputer les World Series of Boxing, une compétition internationale par équipes…Nicolas Stival
Un style aérien et audacieux, un discours plein de fraîcheur et une médaille d’argent autour du cou. Le 16 août 2016 à Rio, Sofiane Oumiha finissait de conquérir les cœurs de centaines de milliers de téléspectateurs, malgré sa défaite en finale des Jeux olympiques, face au local Robson Conceiçao, dans la catégorie moins de 60 kg.
Six mois plus tard, le jeune Toulousain de 22 ans s’apprête à découvrir le World Series of Boxing (WSB), compétition internationale par franchises mêlant professionnels et amateurs, jeudi à Paris. Il combattra salle Wagram avec les Fighting Roosters (« Coqs de combat » en VF) dirigés par Brahim Asloum, contre les British Lionhearts.
Enfin, normalement. « Ma participation est sûre à 90 % », confiait Oumiha à 20 Minutes lundi après-midi. Le boxeur se remet d’une blessure à une main, qui l’a contraint à renoncer à une demi-finale du championnat de France amateurs, au début du mois. Depuis Rio, il a davantage joué au rugby – son autre amour de jeunesse — avec le Toulouse Université Club, qu’il n’est monté sur le ring (un seul combat, gagné, le 29 janvier).
Et il prévient : « Physiquement, je sais que je ne suis pas au top. » Ce n’est pas forcément à cause de sa blessure. « J’ai décidé d’ouvrir ma salle à Toulouse, mais pour l’instant, il n’y a rien de concret. Je m’entraîne un peu partout. C’est du bricolage, pas du travail individualisé. » A l’été 2016, Oumiha a quitté l’Insep et la région parisienne, où il aura passé deux ans, pour « redescendre » chez lui. « C’était prévu. Après les Jeux, il n’y a pas beaucoup d’échéances. J’en ai profité pour retrouver ma famille. »
Convié à de nombreuses manifestations, l’enfant du quartier de La Reynerie a pu goûter à sa nouvelle célébrité. « Les gens que je croise veulent souvent des photos, confie-t-il. Franchement, c’est plaisant. Ils sont reconnaissants, en quelque sorte. Tout se passe bien de ce côté-là. »
« Pour l’instant, je n’ai rien »
Mais pas de tous les côtés, même si l’intéressé ne veut pas rentrer dans les détails. « Après Rio, je pensais que les choses allaient bouger. Mais en fait, pour l’instant, je n’ai rien, pas de source de revenus. Ce n’est pas l’idéal mais on fait avec, on ne se plaint pas. On va voir si ça évolue. » Lors d’une précédente rencontre, en avril 2016, le Toulousain envisageait de devenir à terme éducateur sportif. Il n’a pas abandonné le projet, mais reconnaît pour l’heure que celui-ci est « en stand-by par rapport à la boxe ».
Et il n’exclut plus forcément de passer professionnel, comme il y a quelques mois. « Pour l’instant, je suis amateur, mais cela peut changer très vite. Tout est envisageable, j’ai déjà eu des contacts. Je parlerai de tout ça une fois que tout sera décanté. » La période post-JO n’est pas toujours facile à gérer pour un sportif amateur.