Ils gravitaient tous autour d’un appartement du quartier du Mirail, à Toulouse, et appartenaient à la sphère djihadiste, même si aucun n’a rejoint la Syrie. Six hommes ont été condamnés lundi en correctionnelle à des peines de 15 mois à six ans de prison ferme. Le procureur avait requis de un à sept ans de prison ferme à leur encontre. Le logement était loué par un Franco-Tunisien de 32 ans, Yousef Touati, contre lequel la peine la plus forte, six ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers, a été prononcée.
D’après le procureur, Touati « était un facilitateur. Il aidait, motivait les candidats au départ » avec de la documentation, des vidéos ou en organisant une rencontre avec des combattants confirmés. « Son appartement était devenu un repaire d’apprentis jihadistes », a-il ajouté, évoquant « un point de passage entre Toulouse et la Syrie ».
Deux prévenus absents à l’audience
Le tribunal a prononcé une peine de quatre ans ferme à l’encontre de Nabil Chane (23 ans), « parfaitement inséré dans la djihadosphère » selon l’accusation. Il a également condamné à quatre ans dont douze mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant 36 mois Aboubakry Sy (25 ans) présenté comme « le plus déterminé » du groupe qui « avait signé une lettre d’allégeance à l’Etat islamique ». Contre ces deux prévenus, absents à l’audience au moment du délibéré, le tribunal a délivré un mandat d’arrêt.
Des peines de trois ans dont 18 mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant 36 mois ont été prononcées contre Jonathan Deneux (23 ans), « un suiveur sous influence », et Benoît Bodini (28 ans), le seul à avoir assumé les faits à l’audience. Enfin, le tribunal a condamné Otmane Kaddouri (28 ans) à 15 mois pour « escroquerie et faux en écriture » mais l’a relaxé du chef de « financement du terrorisme ».
Si ce groupe de six n’a pas quitté la France, ces membres « ont aidé d’autres à partir », explique le procureur. Ainsi, dans cette filière, il y a également « ceux qui sont partis et ne sont jamais revenus » comme Tayeb Derraz, le seul à avoir gagné en 2013 la Syrie où « il est devenu une machine à distribuer la mort et a menacé la France », avait ajouté le magistrat.
Et « il y a ceux qui sont partis et sont revenus », comme Mounir Diawara (22 ans) et Rodrigue Quenum (21 ans). Des photos les montrant en tenue de combattants, kalachnikov en main ou, pour Quenum, brandissant une tête décapitée, ont été retrouvées par les enquêteurs. Interpellés lors du braquage d’une supérette en 2013, leur dossier a été disjoint. Ils comparaîtront ultérieurement devant une cour d’assises.