Mieux que Matt Damon... des étudiants toulousains vont faire pousser des laitues sur «Mars»
ESPACE•Six étudiants toulousains et un ingénieur de l’Isae partent durant trois semaines dans le désert de l’Utah pour simuler la vie dans une base martienne…Béatrice Colin
Matt Damon a fait pousser des pommes de terre sur Mars, eux s’apprêtent à y cultiver des laitues dans un potager connecté. A un détail près. L’acteur comme les étudiants de l’ISAE-Supaéro n’auront pas posé à la fin de leur mission un seul orteil sur la planète rouge.
Et pourtant. A partir du 11 février, lorsque Victoria, Louis, Mouâdh ou encore Simon sortiront prendre l’air, tout leur fera penser qu’ils ont bien mis un pied sur Mars. Autour d’eux, le sol aride et rouge du désert de l’Utah, aux Etats-Unis, sera leur terrain de jeu pour mener diverses expériences durant trois semaines.
Sur les traces de leur aîné, Thomas Pesquet
C’est le propre de la base où ils logeront, créée en 1998 par la Mars Society, une organisation internationale qui plaide pour l’exploration humaine de la planète.
Ces six étudiants et un ingénieur, tous issus de l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace, espèrent bien marcher un jour dans les pas de Thomas Pesquet, qui a lui aussi usé ses jeans sur les bancs de leur école.
Ce petit séjour est un moyen supplémentaire de se mettre dans la peau de l’astronaute. Tous vont réaliser des sorties extra-véhiculaires, se plier au régime lyophilisé et réduire leur addiction au téléphone portable.
Sismologie, étude du comportement…
Et chacun aura son rôle à jouer. Victoria, la seule fille, sera la main verte de l’équipe. Dans ses bagages, elle emporte Végidair, le fameux potager connecté conçu par une start-up française. « Je vais le tester, voir si on peut optimiser l’arrosoir et les leds, il restera ensuite sur place », indique la jeune femme.
Comme tous ses collègues, son comportement sera scruté de près par Simon, le « médecin » de la Crew 175. Tous participent à une étude statistique de la NASA pour voir comment se comporte chaque membre, indiquant si l’humeur est bonne, s’ils ont bien dormi dans leur espace confiné. Un moyen de voir si la cohésion de l’équipe résiste aux conditions de vie particulières.
Un quotidien que Louis sera chargé de retranscrire sur leur site. Que ce soit l’utilisation des lunettes connectées qu’on leur a prêtées, le ballon chauffé grâce au soleil qu’ils vont utiliser comme moyen pour convoyer des objets ou encore le sismographe qui doit leur permettre de détecter l’activité souterraine de Mars.
Tous ont pu profiter de l’expérience d’Arthur qui était déjà de l’aventure l’an dernier, lorsque six étudiants de l’ISAE étaient allés se frotter aux nuits glaciales de l’Utah. Mais aussi de leurs profs. « Pour eux c’est l’occasion de mettre en pratique la théorie. Mais ce qu’ils font nous aide aussi, leurs expériences nous permettent d’envisager des projets à long terme », plaide Stéphanie Lizy-Destrez, enseignante spécialisée dans la conception des systèmes spatiaux et référente de l’équipe.