TFC: De «supporter» à demi-finaliste, la drôle de CAN de Steeve Yago avec le Burkina Faso
FOOTBALL•Suspendu lors des deux premiers matchs de cette CAN 2017 au Gabon, le Toulousain Steeve Yago est l’un des cadres du Burkina Faso, qui dispute une demi-finale mercredi face à l’Egypte…Propos recueillis par Nicolas Stival
Pour Paulo Duarte, le sélectionneur portugais du Burkina Faso, il était hors de question de se passer de Steeve Yago lors de la Coupe d’Afrique des Nations au Gabon. Tant pis si le défenseur du TFC était suspendu pour les deux premiers matchs, après son expulsion contre le Bostwana pour un coup de poing sur un adversaire…
Depuis le retour du latéral droit de 24 ans, les Etalons ont enchaîné deux succès et se retrouvent ce mercredi en demi-finale contre l’Egypte. La bande à Pitroipa et Kaboré va tenter de faire aussi bien que la sélection de 2013,finaliste de la CAN en Afrique du Sud. La plus belle performance à ce jour des Burkinabès…
Avez-vous craint de ne pas disputer cette CAN ?
Cela m’aurait vraiment frustré. Mais le coach a eu confiance en moi malgré ma suspension. Lorsqu’il a connu la décision, il m’a tout de suite appelé pour me dire qu’il comptait sur moi. Là, je suis rentré dans la compétition avec deux victoires, et je suis vraiment content de participer à cette demi-finale.
Pascal Dupraz aurait bien aimé vous voir rester à Toulouse. Lui avez-vous parlé ?
Oui, plusieurs fois. Ni lui, ni le club ne m’ont mis de pression, et je peux dire que j’ai fait le bon choix.
Où étiez-vous lors des deux premières rencontres des Etalons dans cette compétition ?
Dans les tribunes, en tant que supporter. C’était très stressant, j’ai rarement vécu une telle situation. J’ai pris mon mal en patience. Sinon, je m’entraînais avec mes coéquipiers, avec un peu plus de physique pour compenser l’absence de matchs.
Comment voyez-vous cette demi-finale ?
On va l’aborder comme le quart de finale (succès sur la Tunisie, 2-0). Avec le groupe que l’on a, nous pouvons faire de grandes choses, et montrer à tout le monde qu’on est capables d’aller le plus loin possible.
Le Burkina Faso est en train de s’affirmer comme une puissance du foot africain…
Comme le coach l’a déjà dit, il y a quelque chose de très fort qui se passe. On a refait appel à lui (en décembre 2015, alors qu’il avait déjà dirigé la sélection de 2007 à 2012), on a bâti une belle équipe. La Fédération a aussi fait un gros travail par rapport au choix du coach et au stage de préparation, au Maroc. Le but, c’est d’aller au bout. Les gens ne nous voient pas forcément en tête d’affiche mais on a notre mot à dire.
Quelles sont vos forces ?
Tout le monde est conscient de son potentiel, les jeunes comme les anciens. Personne ne rechigne. Chez les jeunes, il y a l’arrière gauche Yacouba Coulibaly (RC Bobo, Burkina Faso), qui fait une super compétition pour sa première CAN, comme le milieu gauche Cyrille Bayala (Sheriff Tiraspol, Moldavie).
Le niveau de jeu de cette CAN a été critiqué. Qu’en pensez-vous ?
Ce que je constate surtout, c’est qu’il y a quand même moins de coups que quand je regardais la CAN à la télé. Pour l’instant, les seules blessures sont dues à l’état des terrains. Les équipes sont aussi meilleures, tactiquement et techniquement.L’Egypte arrive en demi-finale sans avoir encaissé un but.
Pendant ce temps, le TFC traverse une très mauvaise passe…
Je n’ai pas pu voir les matchs en direct, mais je les ai suivis sur Twitter et j’ai vu les résumés. J’espère que l’on va vite remonter la pente. Il faut essayer de renouer avec nos performances du début de saison.
Êtes-vous inquiet ?
Non, je sais qu’on est capables de faire mieux et nous allons trouver des solutions. Le recrutement de l’hiver montre l’investissement du club, c’est un élan pour le TFC. Cela faisait six mois que l’on parlait de Corentin Jean. J’ai déjà joué contre lui et c’est vraiment un très, très bon joueur. Quant à Andy Delort, j’espère qu’il sera poussé par une nouvelle rage en retrouvant la France et que, comme « Dédé » Gignac, il laissera une belle empreinte à Toulouse.