Toulouse: Faire du sport, c'est bon contre le cancer
SANTE•Depuis le 2 janvier, l'Oncopole a mis en place pour ses patients des cours de sport gratuits avec un éducateur spécialisé...Julie Rimbert
La pratique régulière d’une activité sportive diminue le risque de récidive du cancer et les effets indésirables du traitement. Pour aider ses patients à mieux supporter la maladie, l’ Oncopole de Toulouse a lancé le 2 janvier son pôle Sport et Cancer permettant de bénéficier gratuitement de deux cours de sport par semaine.
Diminution de la mortalité
« Un tel pôle était impensable il y a 15 ans car on n’envisageait pas de guérison d’un cancer mais aujourd’hui il est prouvé que le sport diminue la mortalité liée au cancer et améliore l’estime de soi et son bien-être, souligne Michel Attal, directeur de l’Institut universitaire du cancer de Toulouse Oncopole (IUTC). Le sport comme soin de support fait partie de l’évolution indispensable de la cancérologie ».
Pour Nathalie Caunes-Hilary, chef du département de soins de support de l’IUTC et référente du pôle Sport et Cancer, « ce programme adapté peut être proposé dès le début du traitement. Etre un centre d’excellence en oncologie, c’est faire de la recherche mais aussi proposer, en dehors des traitements, des programmes thérapeutiques. Il faut une prise en charge globale de la maladie ».
Se réapproprier son corps
Durant leur parcours de soins, les patients sont ainsi sélectionnés selon certains critères. Ils peuvent ensuite participer durant six à douze mois à des cours de gym ou de marche nordique, encadrés par un éducateur spécialisé. Une dizaine de patients a déjà pris part à ces cours, organisés par la fédération CAMI Sport & Cancer, la Ligue contre le cancer 31, Laurette Fugain et le groupe de protection sociale Malakoff Médéric qui finance le programme à hauteur de 70.000 euros pendant deux ans.
Danièle, une quadragénaire soignée à l’Oncopole pour un cancer des ovaires, était loin d’imaginer que ces cours de sport lui apporteraient autant de bien-être. « Après la fin de la chimiothérapie, mon corps était épuisé. J’ai commencé les cours avec la Ligue contre le cancer et j’ai senti que j’étais plus détendue, que je libérais la pression dès le premier cours. Cela m’a permis d’être plus souple alors que j’avais des douleurs articulaires. Cela permet de se réapproprier son corps et surtout de partager son expérience avec d’autres patients ».
L’oncopole espère accueillir au minimum 96 patients par an, à raison d’une heure de sport par semaine. A terme, huit pôles Sport et Cancer doivent être créés dans toute la France d’ici fin 2018.