Mort de Rémi Fraisse: Son père dépose deux nouvelles plaintes par crainte d’un non-lieu
BARRAGE DE SIVENS•Craignant un non-lieu dans le dossier judiciaire sur la mort de Rémi Fraisse, tué par une grenade à Sivens, son père vient de déposer deux nouvelles plaintes…B.C. avec AFP
Il a décidé de tout mettre en œuvre pour « relancer l’enquête ». Alors que l’instruction sur la mort du jeune militant écologiste Rémi Fraisse est terminée, son père a décidé de déposer plainte ce mercredi matin. Un moyen pour tenter de faire la lumière sur ce qui s’est passé le 26 octobre 2014, jour où son fils a succombé à l’explosion d’une grenade tirée par un gendarme sur le site du barrage de Sivens, dans le Tarn.
La première plainte, déposée à Toulouse pour « homicide involontaire », vise le préfet du département de l’époque, Thierry Gentilhomme, ainsi que son directeur de cabinet, Yves Mathis. Mais également, le gendarme responsable de l’enquête sur la mort du militant pour « subornation de témoins ».
Une autre plainte a aussi été déposée à Paris pour « faux témoignages » à l’encontre de trois gendarmes, notamment de celui qui est suspecté d’avoir tiré la grenade mortelle.
Pour l’avocat de ce dernier, Maître Jean Tamalet, « l’issue inéluctable du dossier est un non-lieu. La conclusion aujourd’hui est la même que lors de son audition : c’est un abominable accident mais un accident ». Son client n’est pas poursuivi dans cette affaire mais a été placé sous le statut de témoin assisté, ce qui écarte son renvoi devant un tribunal.
Il faudra attendre le réquisitoire définitif du parquet de Toulouse et l’ordonnance du juge d’instruction pour savoir s’il y a un non-lieu dans cette affaire. D’ici là, les parties ont la possibilité de déposer des demandes de complément d’enquête, ce que compte bien faire Jean-Pierre Fraisse grâce à ces deux nouvelles plaintes.
Gendarme mis en examen dans une autre affaire
Si la perspective d’un procès semble s’éloigner dans le dossier de Rémi Fraisse, une autre affaire liée à la mobilisation contre le barrage de Sivens vient de connaître une avancée.
Un juge d’instruction toulousain vient de mettre en examen un autre gendarme pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique », à l’origine d’un tir de grenade qui avait blessé grièvement à la main une militante le 7 octobre 2014.
« Dans des affaires classiques, la personne aurait déjà été jugée, d’autant plus qu’un rapport de l’inspection générale de la gendarmerie nationale avait dit qu’il s’agissait d’une faute professionnelle grave. Nous sommes à nouveau sur une justice à deux vitesses comme pour Rémi Fraisse », a indiqué l’avocate de la jeune femme, Claire Dujardin.