Pyrénées: Ce week-end, on dégaine sa paire de jumelles pour compter les milans royaux
BIODIVERSITE•Une campagne de comptage du milan royal a lieu ce week-end dans les Pyrénées…Béatrice Colin
Amoureux de la nature, cette mission est pour vous. Armés d’une bonne paire de jumelles et d’un peu de patience, les ornithologues en herbe vont compter durant tout le week-end les milans royaux qui viennent passer l’hiver dans le piémont pyrénéen.
Reconnaissable grâce à sa longue queue rousse triangulaire et échancrée, le rapace a une envergure pouvant aller jusqu’à 1,65 mètre et affectionne les lisières de bois.
5.300 spécimens recensés l’hiver dernier
C’est à proximité de ces zones que l’an dernier, 5.300 oiseaux ont été recensés par près de 180 observateurs. « Les Pyrénées sont le principal foyer d’accueil des milans royaux en hiver. Après une chute importante à la fin des années quatre-vingt-dix, nous avons constaté une croissance des populations visibles. S’il y a une hausse des effectifs recensés c’est aussi parce qu’il y a un nombre croissant d’observateurs », indique Aurélie de Seynes, coordinatrice du réseau milan royal pour le compte de la Ligue pour la protection des animaux.
Et elle espère qu’ils seront encore plus nombreux cette année à guetter l’envol des rapaces classé parmi les « espèces vulnérables » et « en déclin ».
« Patrimoine des Pyrénées »
« Nous avons des retours de personnes qui nous disent qu’il y en a partout et nous demandent à quoi cela sert. En France il y a deux ou trois bastions, et nous sommes dans une zone où il se concentre, ce qui permet sa survie. Nous avons donc un rôle à jouer pour sa préservation, cette démarche participative doit permettre aux habitants de se l’approprier comme un patrimoine des Pyrénées », plaide Aurélie de Seynes.
Car s’ils sont nombreux à venir se réfugier dans plus d’une centaine de dortoirs des Pyrénées, ils sont aussi nombreux à être les victimes collatérales de l’emploi de produits chimiques pour supprimer les rongeurs, dont ils se régalent.
Et ils restent aussi la proie de tirs de chasseur. L’un d’entre eux a été condamné en 2015 à 500 euros d’amendes et au retrait de son permis de chasse durant un an après avoir abattu l’un de ces rapaces.