Toulouse-Nancy: Pour Pascal Dupraz, le TFC a «failli réaliser un hold-up»
FOOTBALL•Dominé et logiquement mené par Nancy, le TFC a égalisé contre le cours du jeu, avant de manquer de l’emporter dans le temps additionnel…Nicolas Stival
Pablo Correa a du mal à digérer. « C’est presque une défaite pour moi », lâche l’entraîneur de Nancy au sortir du match nul, samedi soir au Stadium (1-1), en Ligue 1. Rattrapée sur une tête de Christopher Jullien (86e), la formation lorraine a failli tout perdre dans les arrêts de jeu, sur une nouvelle tête de l’arrière central géant du TFC (1,96 m), sauvée devant sa ligne d’une étonnante aile de pigeon par Vincent Marchetti.
« Comme quoi, le foot est bizarre, philosophe le technicien toulousain Pascal Dupraz. Nous avons failli réaliser un hold-up à la maison, nous cambrioler nous-mêmes. » S’ils ont évité une troisième défaite à domicile cette saison, après Lyon (1-2) et Metz (1-2), les Violets ont livré l’une des pires prestations depuis la prise de pouvoir du Haut-Savoyard, en mars, et concédé le premier nul de l’ère Dupraz sur l’île du Ramier.
Trois jours après l’élimination sans gloire à Metz (1-1, 11 t.a.b. à 10) dès les huitièmes de finale de la Coupe de la Ligue, ils ont de nouveau déçu, malgré le retour de blessure d’Issa Diop en défense centrale. C’est au milieu que l’équipe a vraiment flanché. Le duo Doumbia - Somalia n’a pas du tout fait oublier l’habituelle paire de récupérateurs Blin (blessé) et Bodiger (choix de l’entraîneur).
« C’est la première fois que je les associais, c’est de ma faute », admet Dupraz, qui insiste aussi sur le manque de repères de Doumbia, absent pendant sept mois et remplacé dès la 50e minute par Akpa Akpro, un autre revenant bien plus en jambes. A Nancy, le jeune et excellent Aït-Bennasser (20 ans), par ailleurs buteur, et le vétéran rusé Pedretti (36 ans) ont régné sur l’entrejeu.
Sur les côtés toulousains, Michelin et Durmaz, toujours handicapé par une hanche douloureuse, n’ont pas fait de différence et dans l’axe, Toivonen était le jumeau maléfique du triple buteur face à Lorient (3-2), une semaine plus tôt, derrière un Braithwaite toujours combatif mais absolument pas décisif.
« On est plutôt chanceux sur ce match, admet Issa Diop. Mais il manque « Choco », notre métronome. Sans lui, c’est difficile de produire du jeu, même si on doit faire mieux que ça. » « Choco », c’est Oscar Trejo, le délicieux meneur argentin sur le flanc jusqu’en janvier à cause d’une appendicite. En son absence, Toulouse peine techniquement, et à cinq minutes près, le plan de Correa marchait parfaitement. « On sait que Toulouse pratique un jeu direct, alors on est allés les chercher le plus haut possible pour les contrer. »
a« Il ne fallait pas relancer court, mais jouer long pour disputer le deuxième ballon, affirme pour sa part Dupraz. Mes joueurs ne l’ont compris qu’à dix minutes de la fin. » L’entraîneur du TFC salue son adversaire du soir, « l’équipe qui nous a donné le plus de fil à retordre ». Mais il regarde surtout le classement, cette septième place provisoire de L1 plutôt flatteuse vu les dernières sorties, sept rangs et six points devant Nancy.
« Si on peut galérer comme ça, ce sera bien, sourit le technicien. Il y a des ressources. Nous avons 26 points et il reste un match à disputer à Dijon. » Après cette sortie bourguignonne, mercredi, les Toulousains partiront en congés jusqu’au 29 décembre. Et ce ne sera pas du luxe.