Ligue 1: Voici pourquoi le TFC a pris à Nice la plus grande raclée de l’ère Dupraz
FOOTBALL•Complètement dominé par un impressionnant leader niçois, le TFC n’a pu que constater les dégâts, dimanche soir (3-0)…Nicolas Stival
Depuis l’arrivée de Pascal Dupraz à son chevet, en mars 2016, le TFC n’avait jamais perdu un match avec plus d’un but d’écart. Dimanche soir, Toulouse a pris un cinglant 3-0 à Nice. Le technicien rêvait d’un braquage à l’azuréenne, façon Spaggiari ? Ses Violets sont repartis fessés, et sans avoir cadré un seul tir. La marche était trop haute pour le huitième de Ligue 1.
>> Un adversaire bien trop fort
Comme aimait à le répéter Alain Casanova, désormais entraîneur de Lens, à son époque toulousaine (2008-2015), un match, c’est d’abord « un rapport de forces ». Et dimanche soir, la force était clairement du côté niçois.
Dirigé par un tacticien hors pair (Lucien Favre), encadrés par des patrons défensif (Dante, en outre double passeur décisif) et offensif (Belhanda), l’incontestable leader de Ligue 1 s’appuie aussi sur un impressionnant milieu de terrain Seri-Cyprien-Walter, avec Koziello en réserviste de luxe. C’en était trop pour le TFC de Dupraz, qui n’a pas hésité à comparer son adversaire au Leicester de la saison dernière.
>> Une équipe décimée
Si le TFC pointait à une jolie quatrième place après dix journées de L1, c’est parce qu’il pouvait s’appuyer sur une belle charnière Jullien-Diop, un solide Moubandjé comme arrière gauche, un infatigable Blin à la récupération et un parfois génial Trejo à la manœuvre.
Ces cinq cadres, soit quasiment la moitié de l’équipe, étaient blessés ou suspendu (Jullien) à Nice, alors que le zébulon suédois Durmaz a dû sortir à la pause, toujours handicapé par une hanche douloureuse. Aussi peut-on adhérer à la justification de Dupraz : « L’équipe était trop diminuée. Quand on est amputé de joueurs importants, on est vraiment en difficulté. »
>> Des individualités pas au niveau
Pour les raisons ci-dessus, Dupraz a dû bricoler une défense avec deux latéraux de 19 ans (Michelin) et 18 ans (Amian) et une charnière Yago – Musavu-King dont le passé commun se résumait à 90 minutes contre Montpellier, mercredi (1-0). On ne peut pas dire que ces individualités aient brillé, pas plus que le jeune gardien Lafont (17 ans), hésitant dans ses sorties.
Mais que dire de Toivonen ? Certes, le poste d’attaquant de pointe n’est pas le préféré de l’international suédois, plutôt utilisé en soutien d’un avant-centre, et il est même carrément ingrat au sein d’une équipe dominée comme le TFC dimanche. Mais le manque de combativité de l’ex-Rennais, alors que le jeu toulousain donne une importance primordiale au pressing, est carrément rédhibitoire.
>> Une équipe au ralenti
Après la raclée de dimanche, le TFC reste sur une seule victoire lors des sept derniers matchs de Ligue 1, pour deux nuls et quatre défaites. Bien sûr, ce succès face à Montpellier a été obtenu au terme d’un match d’une tristesse absolue, mais les Toulousains en mesurent son importance aujourd’hui.
Il leur permet de rester dans la bonne moitié de tableau alors que leur calendrier en L1 d’ici les fêtes semble tout sauf insurmontable (réceptions de Lorient et Nancy puis déplacement à Dijon). Soit des « chocs » face aux 20e, 16e et 15e du championnat. Ceci dit, souvent performants face aux cadors (victoires sur Paris et Monaco), les Violets galèrent face aux formations plus modestes lorsqu’il s’agit de faire le jeu. Les retours rapides de certains cadres ne seront pas de trop pour redresser un navire plongé dans les turbulences.