JUSTICEAprès 28 ans de cavale, le punk-braqueur se rend

Toulouse: Après 28 ans de cavale, le punk-braqueur se rend

JUSTICEGilles Bertin, le dernier auteur d’un casse de la Brinks en 1988 à Toulouse, s’est présenté mi-novembre à la justice, près de 28 ans après les faits…
Julie Rimbert

J.R. avec AFP

Il a passé 28 ans en cavale en Espagne. Gilles Bertin, aujourd’hui âgé de 55 ans, le dernier des sept auteurs d’un braquage de la en avril 1988 à Toulouse, s’est rendu à la justice toulousaine à la mi-novembre. Il avait condamné par défaut à dix ans de prison en 2004 pour ce casse.

Retrouver son identité

Gilles Bertin avait 27 ans quand il a cambriolé, le 27 avril 1988, avec une dizaine d’amis musiciens, le dépôt toulousain de la Brinks. L’équipe avait enlevé et séquestré deux vigiles et leurs épouses, puis vidé la chambre forte, sans qu’aucun coup de feu ne soit tiré, raflant 12.3 millions de francs, soit 1.88 millions d’euros.

Après 28 ans de vie dans la clandestinité au puis en , le dernier cerveau de ce braquage a décidé de « retrouver son identité ».

Gilles Bertin était à l’époque des faits le bassiste du groupe , qui a notamment tourné sur scène avec . « Ils pensaient tous mourir du sida, ils avaient organisé ce casse pour vivre intensément avant de mourir », a expliqué son avocat Christian Etelin, qui l’a assisté le 18 novembre quand il s’est rendu à la justice toulousaine.

Selon son conseil, le butin, dont une toute petite partie avait été retrouvée à l’époque, avait été partagé entre tous les membres du braquage. Souffrant du virus du sida, Gilles Bertin, sauvé grâce à la , avait ouvert un magasin de musique à .

Lassé de vivre dans la clandestinité et de devoir cacher son passé, « il a décidé de partir à la recherche du temps perdu et de récupérer son passé », selon Christian Etelin, en se rendant à la police 28 ans plus tard.

Le 18 novembre, le procureur de la République de Toulouse a demandé son placement en détention en attendant un nouveau procès, qui ne devrait pas intervenir avant un an. Le juge des libertés a décidé de le laisser libre sous contrôle judiciaire.

Parmi les sept auteurs du casse, quatre sont décédés du sida et deux ont été condamnés à des peines de prison avec sursis, en décembre 2004 par la cour d’assises de Haute-Garonne. Gilles Bertin, alors en fuite, avait écopé par défaut de dix ans d’emprisonnement avec mandat d’arrêt.