Toulouse: L’aéroport verse une partie de son bas de laine, 15 millions d'euros, à ses actionnaires
ECONOMIE•A la demande du nouvel actionnaire chinois, l’assemblée générale de l’Aéroport Toulouse-Blagnac vient d’accepter de verser 15 millions d’euros de dividendes, puisés dans sa « cagnotte »…Hélène Ménal
Banco. L’assemblée générale de l a décidé ce jeudi de taper dans son bas de laine pour distribuer 15 millions d’euros de dividendes à ses actionnaires, sur une « épargne » qui s’élève à 70 millions. Cette opération a été validée à la demande de la société Casil, l’actionnaire chinois qui depuis juin 2015 détient 49,99 % des parts de la société aéroportuaire.
« Le montant adopté n’aura aucun impact sur la capacité d’investissement de l’aéroport ; son versement interviendra au démarrage des travaux du projet de reconfiguration de l’aérogare », indique dans un communiqué la direction d’ATB.
L’opération a déjà fait couler beaucoup d’encre, notamment parce que les actionnaires publics – la (5 %), le (5 %), la (5 %) et la (25 %) – se sont d’abord montrés réticents à puiser dans une cagnotte réunie au prix d’efforts consentis avant l’ouverture du capital.
Revirements
Mais il faut croire , la présidente du Conseil de surveillance nommée par Casil, a su se montrer convaincante. Car, selon nos sources, seuls la région et le département n’ont pas changé d’avis. Toulouse Métropole et la CCI, tout comme l’Etat d’ailleurs (encore détenteur de 10,01 % des parts), ont voté pour la distribution des dividendes.
Du côté du conseil départemental, toujours persuadé que « l’aéroport doit conserver ses marges de manœuvre financières pour répondre aux défis futurs », on se dit « étonné » et l’on « regrette cette décision ».
Reversés pour le métro
Vendredi matin, en conseil municipal, le maire de Toulouse et président de la métropole, (LR), a annoncé que les 750.000 euros de dividende touchés grâce à cette opération serviraient à financer «la partie columérine » de la troisième ligne de métro.
Le revirement de certains actionnaires peut aussi s’expliquer par une décision votée elle aussi ce jeudi. Elle garantit aux acteurs publics locaux une minorité de blocage sur certaines décisions. Les trois points concernés sont : les vols de nuit, dans le viseur des riverains, les terrains loués à Airbus, et les « accès terrestres à l’aéroport », autrement dit l’arrivée éventuelle du métro.
Sur ces dossiers, à condition de parler cette fois d’une seule voix, les actionnaires locaux auront le dernier mot.