Station spatiale internationale: Mais que va-t-il donc faire là-haut ?
ESPACE•Le 15 novembre, le spationaute Thomas Pesquet décollera pour la Station spatiale internationale (ISS). Certaines des expériences qu’il va mener là-haut seront pilotées depuis le Cnes à Toulouse…Hélène Ménal
Le samedi matin, sur la , les « pensionnaires », tout astronaute qu’ils sont, font le ménage. Le dimanche, ils communiquent avec leurs proches. Beaucoup profitent aussi du point de vue incomparable pour photographier la Terre sous toutes ses coutures.
De longues journées de travail
« Les autres jours, ils se lèvent à 6h, l’heure du sommeil officiel étant à 21h30. Leur temps de travail effectif va de 8h à 19h, avec une heure de pause au milieu », détaille (Agence spatiale européenne), le dernier Français à avoir séjourné dans l’ISS en 2008. Autant dire que son successeur, , dont le départ est prévu pour le 15 novembre, ne va pas se contenter de faire 16 fois par jour le tour de la Terre.
Son séjour dans l’espace, baptisé , va durer six mois qu’il va essentiellement passer à réaliser des manipulations pilotées depuis la Terre. Le Cnes lui a confié six expériences scientifiques qui seront chapeautées à depuis la salle de contrôle le : le centre d’aide au développement des activités en micropesanteur et des opérations spatiales.
Dans cette antichambre de l’ISS, bardée d’écrans et connectée en live avec les cosmonautes, les ingénieurs supervisent les opérations et servent d’interface avec les scientifiques restés au sol.
« Les expériences de Thomas vont permettre d’équiper la station pour y améliorer les conditions de vie et d’y faire de la meilleure science », explique Sébastien Bardes, le directeur du Cadmos. Mais elles auront aussi des applications importantes sur le plancher des vaches.
Surfaces intelligentes, instrument de torture et nouvelle appli
Thomas Pesquet va notamment tester l’Aquapad : un procédé qui permet de déterminer la potabilité de l’eau en versant un millilitre de liquide à peine sur un coton absorbant. Les bactéries apparaissent aussitôt sous forme de points de couleur. Un outil précieux pour les futurs longs voyages spatiaux mais qui peut aussi aider les populations qui n’ont pas accès à l’eau potable.
Quant au projet MATISS, il va immédiatement faire rêver ceux qui souffrent de TOC de propreté. Il s’agit de tester de nouvelles surfaces intelligentes « capables de réagir à l’approche des bactéries et de les empêcher de se poser ». Si ça marche dans l’espace, alors ça fonctionnera forcément pour les boutons d’ascenseur ou les barres du métro.
Le spationaute va aussi monter et actionner pour la première fois l’instrument Mares, à mi-chemin entre le banc de muscu et l’instrument de torture. Il sert à mesurer précisément le processus de fonte musculaire en impesanteur et la modification des tissus. « Cela va nous permettre de mieux programmer la réadaptation des astronautes au moment de leur retour, souligne Hélène Ruget, la chef de projet. Mais cela s’appliquera aussi dans la vie quotidienne pour rééduquer les patients alités ou immobilisés durant de longues périodes ».
Le Français va enfin expérimenter une nouvelle appli pour son iPad. Le système EveryWear, mis au point par est un vrai assistant personnel pour astronaute. Grâce à lui, Thomas Pesquet n’aura qu’à scanner les codes-barres de ses petits plats lyophilisés pour savoir si son bilan nutritif est équilibré. Ses prédécesseurs devaient tout noter, envoyer les données, puis attendre un rapport terrien.