Comité d'accueil. Demain, lors de son passage à Toulouse pour annoncer les réformes de la carte judiciaire dans la région, Rachida Dati sera reçue à la cour d'appel par des centaines de manifestants venus du sud du département. Hier, ils étaient déjà plus deux cents élus, avocats, magistrats ou encore simples citoyens à protester dans les rues de Saint-Gaudens contre la suppression envisagée du tribunal de grande instance (TGI) de la ville, du tribunal de commerce et du conseil des prud'hommes. En tête du cortège, Marie-Patricia Jarlan Soriano, bâtonnier des vingt et un avocats du barreau. La veille, elle plaidait auprès des conseillers de la garde des Sceaux pour le maintien du TGI. « Contrairement aux données qu'ils prennent en compte, la population augmente sur notre territoire, souligne-t-elle. Le taux de construction a été multiplié par onze en cinq ans. Aujourd'hui, nous couvrons 117 000 habitants contre 85 000 en 1999. »

Le matin, Marie-Patricia Jarlan Soriano avait été accueillie devant le palais de justice par le président du tribunal de grande instance, Pierre Combes. « Nous avons des délais de justice plus réduits qu'à Toulouse, explique ce dernier, et, quoi qu'en disent certains, nous sommes capables de juger le quotidien comme l'extraordinaire. » Et les justiciables ne l'entendent pas différemment. « Moi, j'habite au-dessus de Luchon. Pour aller à Toulouse, c'est 145 km, soit deux heures », tempète un manifestant. « Même si le couperet tombe, nous continuerons le combat. Si les annonces ne nous conviennent pas, les collectivités pourront faire la grève du dialogue avec l'Etat », a conclu le président du conseil général, Pierre Izard.