Toulouse: Avec Appidys, une porte sur le monde des livres s'ouvre aux dyslexiques
INNOVATION•Un éditeur toulousain met au point une liseuse et une appli pour permettre aux enfants dyslexiques d’accéder malgré tout au plaisir de dévorer les livres…Hélène Ménal
Le conte de fées peut parfois virer au cauchemar. En particulier quand on est un enfant dyslexique pour qui la lecture demande un effort de concentration intense, fatigant, et un temps infini. Avec son fils Luc, un collégien atteint de dyslexie sévère, Isabelle Desprez a trouvé des tas de stratégies de contournement pour les livres imposés à l’école. Elle lui lit elle-même certains passages ou se procure une version audio.
Autant dire que le quotidien laisse peu de place à la lecture d’agrément. « Et pourtant, il aime les livres, il aime les histoires, confie sa mère, et ça lui manque ». C’est pour remédier à cet énième inconvénient d’un « handicap invisible mais réel » qu’Isabelle Desprez est devenu chef de projet chez Mediatools, un « petit » éditeur digital toulousain, qui planche sur Appidys.
« Une entrée vers un imaginaire »
Cet outil innovant comprend une liseuse numérique au stade du prototype et une appli en cours de développement qui permettra de commander, dès janvier 2017, des e-books sur tous les supports.
Appidys, qu’on peut tester en ligne, est 100 % adaptable. L’enfant peut y grossir la taille des caractères à sa guise, isoler par surbrillance la ligne en cours de lecture, tester plusieurs vitesses et s’aider – ou pas – d’un doublage audio.
La première histoire adaptée et illustrée pour Appidys s’intitule « La soupe au caillou ». Laure Prévost, une orthophoniste toulousaine, l’a servie à tout un tas de ses patients, écoliers ou collégiens, qui l’ont trouvée très digeste. « La plupart des enfants que je vois n’aiment pas lire, pour eux ce n’est spontané, confie la spécialiste. Mais ils ont été conquis par ce test qui leur offre une entrée vers la lecture, les histoires et un imaginaire ».
Financement participatif
Pour écrire sa plus belle page et lancer son appli, les créateurs d’Appidys ont besoin d’un coup de pouce. Ils ont lancé un appel à financement participatif sur la plateforme microcultures.fr.
Leur aventure est loin de s’adresser à un petit cercle puisque le taux des enfants scolarisés qui souffrent de dyslexie est estimé à 5 %.