Des «food-swap'ers» toulousaines lancent le troc culinaire en ligne
CONSOMMATION•Deux jeunes Toulousaines ont créé un site de troc culinaire, pour inciter les gens à consommer de manière plus collaborative…Béatrice Colin
Pourquoi se priverait-on de cuisiner une bonne daube parce qu’on vit seul ? Certains hésitent à mitonner de bons plats de peur d’être condamné à manger la même chose toute la semaine. Pour éviter d’avoir à inviter toute sa famille à dîner histoire de ne pas jeter, il est désormais possible d’échanger le « surplus » grâce au site Food Swap’ers, créé par deux jeunes Toulousaines.
Phénomène aux Etats-Unis, le troc culinaire n’est pas encore entré dans les mœurs françaises. Mais Mathilde et Julie comptent bien faire changer les choses. Ces étudiantes de l’Institut d’administration des entreprises (IAE) ont eu l’idée de lancer leur plateforme d’échange en ligne après avoir travaillé sur le sujet au cours de leurs études.
Pas d’argent, mais un système de points
« On s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire. Quand on fait cuire un poulet, ce n’est jamais pour une personne. C’est un moyen de ne plus cuisiner uniquement pour soi, mais aussi pour les autres, une forme de consommation collaborative », explique Julie, adepte des fourneaux.
Il y a quelques mois elles ont fondé une communauté sur le Net qui compte aujourd’hui une quarantaine de membres. « Il n’y a aucune histoire d’argent, soit on troque contre un autre plat, sinon il y a un système de points car il est parfois difficile d’avoir deux personnes qui veulent échanger au même moment des mets qui leur plaisent », enchaîne Mathilde.
Un concept qui vise aussi à récréer du lien social entre étudiants, avec les personnes âgées ou isolées. Et qui préconise l’utilisation de produits locaux pour la conception des plats.
Développer le food swap en entreprise
Pour inciter les échanges et lever les réticences que certains pourraient avoir, elles alimentent un blog et multiplient les rendez-vous.
Présentes lors du salon de la qualité alimentaire, elles tiendront un stand lors du Banquet des 5.000, le 23 juillet sur les allées Jules-Guesde.
Après le site, elles réfléchissent au lancement d’une appli et au développement de ce troc culinaire à travers toute la France. Notamment dans les entreprises où, selon une étude qu’elles ont menée auprès de 500 personnes, 70 % des salariés seraient intéressés par ce concept sur leur lieu de travail.
Leur initiative bénéficie du soutien du réseau Etymon qui conseille dans le domaine de l’économie sociale et solidaire.