Toulouse: Dans le Lauragais, les nounous se rebellent contre la «taxe couches-culottes»
SOCIÉTÉ•Des nounous du sud-est toulousain se rebellent contre une redevance de 90 euros qu’elles vont devoir payer pour jeter les couches dans leurs poubelles…Béatrice Colin
Elles vont devoir payer 90 euros chaque année pour pouvoir jeter dans leurs poubelles les couches-culottes des enfants qu’elles gardent.
La taxe « couche-culotte » a du mal à passer chez les 110 assistantes maternelles de Cap Lauragais, au sud-est de Toulouse.
La redevance ordures ménagères payée deux fois
Elles ont appris fin avril par un courrier de la communauté de communes qu’en tant que professionnelles, elles seraient désormais assujetties au paiement de la redevance ordures ménagères au même titre que les artisans, les écoles ou les professions libérales.
Une redevance qu’elles paient déjà pour leur foyer en tant qu’habitantes du territoire, comme les parents.
Une taxe qui les a fait bondir, du coup trois d’entre elles ont décidé de créer un collectif. Et elles ont vite été rejointes par la quasi-totalité des nounous du secteur, mais aussi par les parents.
« On nous taxe en tant que professionnelles, mais nous ne sommes pas des employeurs, mais des employés. On ne demande pas aux employés de payer la taxe d’ordures ménagères du bureau où ils travaillent », peste Sandrine Lac-Quiot, qui a pris la tête de la fronde aux côtés d’Éliette Théron-Pujol et Nadège Saffon, toutes trois assistantes maternelles à Villefranche-de-Lauragais.
Négociation par avocats
Pour se faire entendre, elles ont décidé de lancer une pétition qui a déjà recueilli près de 10.000 signatures, et pris rendez-vous avec les élus de la communauté de communes. Lors de cette rencontre, ces derniers ont fait valoir qu’il s’agissait d’une question d’équité entre les professionnels. Ils ont proposé une négociation… par avocats interposés.
Aujourd’hui, les parents, qui vont pour la plupart devoir du coup payer des frais d’entretien à la hausse, vont se constituer en collectif, histoire de plaider la cause de leurs nounous auprès de leurs élus.