Toulouse: Un facteur en CDD jette des lettres à la benne, sa mère pourrait trinquer
IMBROGLIO•C’est un jeune facteur en CDD qui avait jeté les fameux sacs de courrier retrouvé en Ariège. Mais c’est sa mère, postière titulaire, qui risque des sanctions…Hélène Ménal
Au printemps, trois sacs de courrier adressés à des Toulousains sont retrouvés dans une benne à ordure au fin fond de l’Ariège et ce jeudi 9 juin, une grève illimitée des postiers menace la Ville rose. A priori, difficile de trouver un lien entre ces deux événements. Il est pourtant direct.
Car le mystère des sacs de courrier jetés à la poubelle, une affaire qui remonte à la fin de mois de mars 2016, a été résolu. C’est un jeune facteur toulousain, employé en CDD, qui a allégé ses tournées en se débarrassant du surplus dans le village de ses grands-parents. Inutile de dire que son contrat n’a pas été prolongé.
« Serment du postier »
Sa mère en revanche est titulaire à La Poste. Elle a même douze ans de boîte. Et dans un communiqué qui justifie le préavis de grève du 9 juin, le syndicat Sud PTT 31 dévoile qu’elle va passer en conseil de discipline le 9 juin, précisément dans le cadre de cette affaire.
Sa « faute », expliquent ses collègues, est d’avoir admis durant l’enquête interne que son fils avait pu effectivement ramener du courrier non distribué à la maison. Un usage apparemment courant selon le syndicat, du moment que les missives sont ramenées au dépôt le lendemain.
Du coup, la mère de famille est soupçonnée d’avoir manqué à son serment professionnel. Ce dernier engage en effet tous les postiers à « signaler à [leurs] responsables hiérarchiques toute infraction aux lois et règlement régissant La Poste ».
Une injustice, « un piège » même pour Sud PTT. « La vérité est qu’il faut un(e) coupable et que son fils n’étant plus dans l’entreprise, c’est la mère qui trinque », dénonce le syndicat. Il est donc prêt à faire grève.
Une issue connue le 9 juin
De son côté, la direction régionale de La Poste rappelle que détruire du courrier est un « fait grave » et qu’une procédure judiciaire suit d’ailleurs son cours concernant le fils.
« L’enquête interne a démontré qu’un de ses collègues - en l’occurrence sa mère - avait pu être au courant. Il est donc normal que le conseil de discipline soit saisi », poursuit la direction tout en précisant que rien ne préjuge de l’issue de ce conseil qui a certes le pouvoir de révoquer mais peut aussi blâmer ou avertir.