Stade Toulousain: Le probable départ de Vincent Clerc à Toulon met toute une ville en émoi
RUGBY•Après 14 ans à Toulouse, Vincent Clerc s’apprête à signer à Toulon. Le président du Stade Toulousain Jean-René Bouscatel est monté au créneau ce jeudi…Nicolas Stival
Depuis samedi, les fans toulousains de sport n’en finissent plus de parler du coup franc de Yann Bodiger à Angers, synonyme de maintien pour le TFC. Mais un autre sujet concurrence cette semaine l’exploit de la bande à Pascal Dupraz. Lundi, Vincent Clerc a annoncé, non sans amertume, son départ du Stade Toulousain.
Les réactions éplorées de supporters Rouge et Noir, du monde du rugby et même de politiques ont suivi. Et le président toulonnais Mourad Boudjellal s’est fait mercredi un malin plaisir de souffler sur les braises, en postant sur Twitter un selfie avec Clerc, accréditant la thèse de l’arrivée de l’ex-international de 35 ans sur la Rade.
Ç’en était trop pour Jean-René Bouscatel. Ce jeudi midi, le président du Stade Toulousain s’est invité en conférence de presse, dans une salle du stade Ernest-Wallon, pour livrer sa vérité sur l’affaire.
« C’est un vrai déchirement de voir Vincent partir terminer sa carrière dans un autre club, a-t-il lancé. J’espère jusqu’au dernier moment que l’on trouvera peut-être une solution, mais elle se trouve plutôt du côté de la LNR (Ligue nationale de rugby) et du salary cap qu’on nous impose. » Autrement dit, la masse salariale d’un club de Top 14, qui ne doit pas excéder 10 millions d’euros.
« A l’origine, Vincent Clerc nous avait dit qu’il disputait sa dernière saison, détaille Bouscatel, qui évoque aussi une proposition de reconversion faite au joueur, au sein du club. Je l’ai rencontré en février et il m’a dit pour la première fois qu’il souhaitait faire une année supplémentaire au Stade Toulousain. Je lui ai dit que je n’y voyais que des avantages mais qu’il faudrait trouver des solutions parce que nous avions bouclé notre recrutement et que nous étions au taquet du salary cap qui nous est imposé. Depuis je cherche des solutions. Toutes les portes que j’ai essayé d’entrouvrir se sont refermées jusqu’à aujourd’hui. »
Le président Rouge et Noir évoque notamment le départ avorté d’un joueur « vers un club anglais » qui aurait pu libérer un peu de masse salariale. Mais Alexis Palisson, puisque c’est de lui dont il s’agit, pisté par les Saracens, devrait finalement honorer sa dernière année de contrat avec Toulouse.
Le RC Toulon et Jean-Luc Moudenc plaqués
Dans son souci de justification, Bouscatel, qui indique avoir de nouveau rencontré Clerc ce mercredi mais se dit peu optimiste sur l’issue du dossier, n’oublie pas d’égratigner le rival toulonnais, amateur de stars sudistes, qui détournerait selon lui les modalités du salary cap : « L’ironie du sort serait que ce soit cette règle qui m’empêche de le prolonger, pour qu’il aille dans un club qui est certainement le plus suspect en la matière. »
Autre cible, non citée mais évidente, le maire LR Jean-Luc Moudenc, dont Bouscatel a pourtant été l’adjoint à l’urbanisme, de 2004 à 2008 : « Tout le monde à Toulouse devient président du Stade Toulousain, sélectionneur ou grand argentier du club. » Visiblement, le patron du club a peu goûté le tweet du premier magistrat…
« Chacun doit garder un peu de réserve »
Interrogés sur le sujet, les coéquipiers de Clerc jouent quant à eux l’apaisement. « Chacun doit garder un peu de réserve », observe ainsi le deuxième ligne Yoann Maestri. « Je suis forcément super-déçu pour Vincent, car je sais à quel point il tenait à terminer sa carrière ici, ajoute Louis Picamoles. Mais ce n’est pas à moi de juger les décisions des uns et des autres. »
Le troisième ligne rejoindra quant à lui les Anglais de Northampton au terme de la saison : « J’ai pris ma décision, et j’ai apprécié que personne ne la juge. » Une autre question ?