JUSTICEToulouse: En grève de la faim pour que l'ex de sa fille dorme en prison

Toulouse: Une mère en grève de la faim pour que l'ex de sa fille décédée exécute sa peine de prison

JUSTICELa mère de Sarah, décédée en 2008, a débuté une grève de la faim le 8 avril devant le tribunal de grande instance pour réclamer le placement en détention de l'ex-concubin violent de sa fille, condamné à 18 mois de prison ferme...
Julie Rimbert

Julie Rimbert

Elle n’a rien mangé depuis une semaine mais reste déterminée. Depuis le 8 avril, Carole Elicha-Giraud s’est installée avec ses pancartes ornées de la photo de sa fille Sarah derrière l’abri de bus du tribunal de grande instance de Toulouse. Cette maman se bat pour que l’ancien concubin violent de sa fille, condamné en juillet 2015, dorme en prison.

Pas de mandat de dépôt

Le 28 décembre 2008, sa fille Sarah, âgée de 19 ans, est retrouvée morte à son domicile situé rue de cugnaux. L’enquête a été longue, concluant au début à un suicide mais l’acharnement de ses proches a mené à un procès contre l’ex-compagnon de Sarah, poursuivi pour non-assistance à personne en danger et violence sur concubine, pointant son manque de réactivité face à la détresse de Sarah. Lors de son procès en appel, le 27 mai 2015, il avait reconnu avoir porté des coups sur sa petite amie. Après une dispute sur fond de jalousie, Sarah avait avalé des médicaments et laissé un mot expliquant les raisons de son geste.

Condamné à trois ans de prison, dont 18 mois ferme, le jeune homme n’est pourtant pas derrière les barreaux. « Je l’ai croisé en ville, comme si de rien n’était, s’insurge Carole Elicha-Giraud. J’ai pris perpétuité en perdant ma fille mais lui peut se promener tranquillement alors qu’il a été condamné par la justice il y a sept mois. Tant qu’il ne dormira pas en prison, je resterais mobilisée pour la mémoire de ma fille ».

Pétition en ligne

Malgré ses lettres au procureur pour demander le placement de cet homme en détention, cette mère de famille n’est pas tenue au courant de l’application de la peine. « La justice répond qu’il n’y a pas de mandat de dépôt pour l’instant, c’est pourquoi il est toujours libre malgré sa condamnation, détaille Carole Elicha-Giraud. C’est au juge d’application des peines de se prononcer sur son placement en détention. S’il n’est pas envoyé en prison, cela veut dire qu’on peut battre une femme en France, sans être puni ».

Epaulée par un comité de soutien, cette maman a créé une page Facebook consacrée à son combat, ainsi qu’ une pétition en ligne qui a déjà rassemblé plus de 53.000 signatures. Un rassemblement devant le palais de justice doit avoir lieu ce vendredi à 14h autour de la mère de Sarah.